Introduction « Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ». Tels sont les mots inscrits sur la carte électorale française, que tout citoyen pourrait ou devrait avoir en sa possession. Or, aujourd’hui, on assiste à un phénomène croissant de non-participation électorale : le phénomène dit d’abstentionnisme électoral. On peut noter diverses formes d’abstentionnisme, au-delà des calculs parfois un peu simplistes : une abstention volontaire ou forcée par exemple. Il faut en effet faire la remarque que les taux d’abstention ne tiennent pas compte de cela, et le caractère inéluctable de l’abstention dans certains cas fausse quelque peu les données chiffrées et les explications données à ces divers taux. Car l’électeur peut, pour diverses raisons, s’abstenir de voter bien malgré lui : selon la date de l’élection, sa propre situation géographique à ce moment-là, etc. Le taux d’abstention peut également connaître des variations importantes suivant l’intérêt apparent de l’élection proposée. On pourra noter une plus grande participation dans des élections mobilisatrices, comme les élections présidentielles, ou législatives, que par exemple pour des élections locales ou européennes, ou encore pour des référendums. De façon générale, on ne peut pas donner d’indications chiffrées de l’évolution de l’abstentionnisme, car elle dépend de l’élection en jeu, et de nombreux facteurs.
Mais le réel problème est ailleurs : la plupart des abstentionnistes choisissent de ne pas voter, ne font pas du vote l’expression de leur choix politique. La question qui se pose alors est la suivante : quelles sont les raisons de ce désengagement politique apparent du citoyen abstentionniste ? La crise des Français par rapport à la sphère politique peut-elle expliquer à elle seule le phénomène de l’abstentionnisme électoral, ou celui-ci peut-il être causé par d’autres éléments ? L’abstentionnisme est-il le reflet d’un désintérêt des Français face à la politique ou peut-il