L'argumentation indirecte
« Docere, placere», instruire, plaire. L’argumentation indirecte suit les deux fonctions de la formule d’Horace en cherchant à convaincre ou à faire réfléchir mais de manière détournée, par l’usage de la fiction. Les récits relevant de l’argumentation indirecte tentent donc de faire passer un message, des idées ou de susciter la réflexion du lecteur. Ils ont alors une visée didactique et souvent, pour faire passer les idées, une visée critique, reposant sur un récit fictif. Les textes en relevant sont appelés apologues, récits visant à démontrer ou à illustrer une leçon de morale. A ce sujet, on se demande en quoi elle est efficace pour faire adhérer le lecteur aux idées de l’auteur ou pour le pousser à la réflexion.
L’argumentation indirecte est d’abord efficace car elle aide l’auteur à faire adhérer le lecteur à sa thèse, premièrement grâce à l’intrigue. En effet, comme c’est un récit fictif, le lecteur entre dans l’histoire et en vient à adhérer à la thèse de l’auteur. L’intrigue est accessible à tous car peu compliquée et les arguments sont évoqués de manière moins brute que dans l’argumentation directe. L’argumentation indirecte est également divertissante de par son côté fictif, qui attirera donc le lecteur. C’est une façon de faire adhérer plus facilement à ses idées, comme on le voit dans l’extrait étudié de La Princesse de Babylone, de Voltaire où est présentée une utopie en opposition à la société contemporaine, pour que le lecteur prenne conscience des convictions de l’auteur. Comme il y a une intrigue, le récit est donc plus attrayant pour le lecteur qui s’y intéressera surement plus facilement et adhérera aux idées de l’auteur presque sans s’en rendre compte. Ceci est notamment remarquable dans l’extrait de l’Ile des Esclaves de Marivaux, présent dans « C’est à ce prix que vous mangez du sucre… », anthologie de discours sur l’esclavage. Ce passage exprime les idées de