L'aspect philosophique du sujet
en grammaire : voir sujet (grammaire) ; en logique, le sujet est ce à quoi est attribué un prédicat ; en métaphysique : le sujet est l'être réel doté de qualités et qui produit des actes.
Le sujet est à la fois ce qui est objet de la pensée et de la connaissance (on dit un sujet de dissertation) et le support de certaines autres réalités (actes, conscience, perception, droits, etc.).
Le présent article traite de ce dernier sens, bien que tous ces sens soient liés au point que l'on puisse faire la critique du sujet en l'assimilant à un être purement logique voir à une fiction logique, fiction elle-même dérivée d'une habitude grammaticale trompeuse : par exemple, le fait de dire je dans une phrase ne serait en aucun cas la preuve que nous sommes un item auquel on prédique une qualité. Cet examen critique de la notion de sujet trouvera naturellement sa place plus loin dans cet article.
L'idée de sujet est discernée par Aristote dans les Catégories. Il s’agit du premier livre de l’Organon qui est le grand traité de logique d’Aristote. Le langage comprend en effet tout un ensemble de catégories grammaticales différentes : les noms, les verbes, les adjectifs, les adverbes etc. Aristote s’aperçoit que ces différentes catégories du langage répondent à une organisation de l’être : les noms correspondent aux choses, les adjectifs aux qualités etc. L'objet de ce traité sera par conséquent d’examiner une à une ces catégories de l’être auxquelles correspondent autant de catégories grammaticales. Or la catégorie grammaticale la plus intéressante est la catégorie du sujet. Selon Aristote, toute phrase peut en effet être décomposée selon le schéma sujet-prédicat, c'est-à-dire qu'une phrase consiste toujours dans le fait d'attribuer une caractéristique ou une action à un terme donné. Le sujet, d'un point de vue grammatical, est donc le terme auquel on associe cet attribut ou ce verbe. C'est cette