L'esclavage
Si l’on demande à n’importe qui, qu’est-ce qu’un esclave, la réponse la plus courante sera l’esclave est une personne qui n’est pas libre, et il est vrai que cette définition semble au premier abord justifié dans la mesure ou l’esclave est une personne qui est la propriété d’une autre. Dans la Grèce antique, l’esclave du latin servus était un individu dont la vie était sauvée après sa défaite dans un combat, à la condition qu’il mette ses forces aux services du vainqueur. Les esclaves seraient juridiquement la propriété d’une autre personne. La définition d’esclave se résumerait donc a toute personne dominée, assujetti, c’est-à-dire celui qui est sous la puissance absolue d’un maître- Cependant est-on seulement l’esclave de quelqu’un ? Ne peut-on pas être esclave de soi-même ? De plus nous avons vu que l’esclave est une personne réduite à la situation de servitude, mais cette situation est-elle innée ou acquise ? Y a t il des gens qui naissent pour devenir esclave quand d’autres naissent pour devenir maîtres ? Enfin l’esclave est-il toujours malheureux de sa position, l’esclave ne peut-il pas, tout en étant maintenu dans sa position d’esclave, être libre ? La définition d’esclave n’est donc pas si évidente qu’elle n’y paraît dans la mesure ou de nombreux questionnements sur l’innée l’acquis, la volonté et la liberté, entre en jeu. Nous nous demanderons dans quelle mesure la position d’esclave n’est pas uniquement celle d’une personne réduite à la servitude ? L’esclavage est une position innée et peut-être choisie, cependant l’esclavage peut-être une position qui permet l’accès à la liberté, enfin l’esclavage ne se réduit pas à la domination par un maître.
I-L’esclavage comme position innée et/ou voulu
1-Aristote
Une première définition de l’esclave, et de l’esclavage, a été donnée par Aristote dans Politique. Ainsi il affirme que la nature crée d’une part des êtres que leur intelligence destine à commander, d’autre part des êtres