L'expulsion des roms
Introduction
Au cours de l’été 2010, le gouvernement du Président Nicolas Sarkozy a déclenché l'expulsion en masse des Roms de nationalité étrangère séjournant en France en alléguant que leurs campements illégaux étaient des centres de trafics illicites et de pratiques indignes telles que l’incitation des enfants à la délinquance ou l’exploitation de ceux-ci à des fins de mendicité ou de prostitution. Cette décision gouvernementale a scandalisé la communauté internationale et suscité des protestations unanimes émanant non seulement des organisations humanitaires ou des syndicats, mais également du Pape Benoît XVI. Le peuple rom, qui constitue la minorité la plus importante d'Europe en termes numériques, regroupe un ensemble de populations d'origine indienne s’élevant à 20 millions d'habitants. Ne possédant aucun territoire fixe, cette communauté est constituée de nomades et de gens du voyage qui vivent parfois dans un état de grande pauvreté. Ceux-ci ont pourtant inspiré des œuvres ou des mythes célèbres. Il suffit de citer par exemple Carmen l’ensorceleuse, la bohémienne passionnée et libre de Georges Bizet, qui sacrifie sa vie à son amour, ou la danseuse gitane Esméralda, la jeune et émouvante héroïne du roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris. Depuis leur arrivée en Europe vers le XIe siècle, les Roms ont toujours été considérés comme des citoyens de seconde zone, connu des conditions de vie défavorables et enduré bien des persécutions. Les divers gouvernements et certains «spécialistes», qui se prétendent les porte-parole des vrais Européens de souche, étiquettent ce groupe comme étant génétiquement constitué de menteurs et de voleurs. C’est surtout après l’intégration, le 1er janvier 2007, de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Union européenne, intégration qui a facilité la libre circulation des Roms de nationalité