L'hémisphère dans une chevelure
Le poème, l'un des premiers du recueil, en retrace le projet artistique : réécriture de La Chevelure (inclus dans la section Spleen et Idéal des Fleurs du Mal), il énonce le désir d'élévation exotique par l'intermédiaire d'un parfum évocatoire, dont la chevelure de la femme aimée est l'élément déclencheur.
Problématique : En quoi ce texte en prose peut-il être considéré comme un poème ?
Nous parlerons tout d’abord des effets de la poésie dans la prose, puis d’une évocation poétique et enfin de l’univers poétique que possède ce texte.
I - Des effets de poésie dans la prose
Il s’agit d’un poème en prose qui se compose de paragraphes (7) et ne s’appuie pas sur des vers ou des rimes.
Pourtant, on note des effets de poésie. Ainsi, on remarque une boucle entre le début et la fin du poème par la répétition de la structure « Laisse-moi » + verbe à l’infinitif + adverbe « longtemps » + « souvenirs », boucle qui permet d’entourer le poème dans un effet à la fois d’évocation (le souvenir), d’invocation (« laisse-moi ») et de rimes. Cette boucle est redoublée par l’anaphore du « dans » aux 3e, 4e et 5e paragraphes, anaphore qui permet d’introduire un effet rythmé de répétition, à défaut de rimes.
L’image de la boucle se construit cependant sur des oppositions entre les verbes : « respirer » / « mordre » et les souvenirs : « secouer » / « manger », permettant d’opposer l’action, ce que fait le verbe, à la rêverie, à ce que constituent les souvenirs. Il s’agit dès lors de noter par le verbe, donc l’écriture poétique, ce que l’imagination reconstitue.
Un même rapport s’observe avec la répétition de « tout ce que », qui renvoie à un « tout », une quantité, contenue dans un peu, un « ce » indéterminé. Cette répétition nous renvoie au thème principal du poème, la chevelure, rappelée au début de chaque paragraphe, comme un thème musical.
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