L'identité camerounaise et le développement
Note de synthèse de 2 focus groups réalisés à Douala les 26 et 27 janvier 2011 par Clément Tayo, Agence MARS (Marketing & Advertising Research & Services) tél +237 77 19 00 39, e-mail : agencemars@gmail.com
2 groupes de 8 participants chacun, âgés de 22 à 46 ans.
Qui est le Camerounais ?
Sa perception de son identité s’inscrit dans 3 ou 4 cercles. Il se définit, en effet :
- Comme un membre de sa famille, une famille qui s’entend nécessairement au sens large, et qui est quelquefois étendue à l’ensemble de la tribu, voire du groupe ethnique. C’est ce repli identitaire (non exclusif, il faut le préciser), qui se manifeste dans la multiplication des festivals ethniques à travers tout le pays, manifestations culturelles où tout le monde est invité à découvrir et à admirer ce que la tribu a à offrir à la diversité universelle : Nguon à Foumban, Mendumba à Bangangté, Mpoo à Edea, Mbog Liaa à Eseka, Ngondo à Douala, Féo Kagué à Kaélé, etc. Il semble que le retour vers cet espace culturel ethnique se soit fait au détriment du sentiment national qui se serait d’autant plus déprécié que l’accès aux responsabilités (et même seulement au service de l’Etat), soit de plus en plus perçu comme étant confisqué par un seul groupe ethnique.
- Comme un Camerounais. Cette dimension identitaire semble toutefois avoir perdu (et continuer de perdre) de l’importance, en raison, déclarent les personnes interrogées, de la dépréciation des principaux domaines qui, par leur rayonnement international, faisaient leur fierté et servaient de point d’ancrage de la conscience nationale : l’équipe nationale de football, les autres sports, la musique, la littérature, le cinéma, le théâtre, la qualité de l’éducation, la cuisine…
Dans tous ces domaines, en effet, le Cameroun, dont la réputation était indiscutable, a énormément reculé. « Où sont passés le Makossa, le Bikutsi, le Mangambeu et tous les autres rythmes camerounais qui faisaient autorité partout en Afrique et