L'individu doit-il craindre l'etat ?
L'État désigne "l'ensemble des institutions (politiques, juridiques, militaires, administratives, économiques) qui organisent une société sur un territoire donné". Il est aujourd'hui admis par la communauté et il n'est plus à l'ordre du jour d'envisager une société sans État. Cependant, on peut s'interroger sur la place qu'il occupe de nos jours : doit-il s'imposer pour faire respecter l'ordre ou n'est-il que le reflet de la volonté des individus ? Nous allons y répondre en nous interrogeant dans une première partie sur le fait que l'individu obéit de son plein gré aux lois et qu'il n'est pas contraint, puis dans un second temps sur la nécessité qu'a l'État de se faire respecter.
Nous allons voir qu'il serait déraisonnable de penser que l'individu devrait craindre l'État, puisqu'il la lui-même crée de son plein gré : dans Le Léviathan (1651), Hobbes nous explique que les Hommes sont tous, à l'état de Nature, des êtres égaux ce qui veut dire qu'ils ont les mêmes droits, les mêmes désirs sur toutes choses et donc les mêmes moyens par ruse ou par alliance d'y accéder ; ce qui explique que cette égalité naturelle se transforme inévitablement en rivalité. Il présente ainsi que "l'Homme est un loup pour l'Homme" et que d'après sa théorie, un gouvernement est la seule façon capable de contrer cet état de Nature et d'arriver de cette manière à assurer à tous ses membres la préservation de leur vie et de leurs biens contre tout ennemi, qu'il soit étranger ou interne au système. Rousseau, quant à lui, nous explique, dans le contrat social (1762), que l'Homme naturel abandonne sa liberté primitive pour gagner en liberté civile : il n'agit plus égoïstement pour son propre intérêt, mais s'oriente en vue de l'intérêt public en se mettant "sous la suprême direction de la volonté générale" à laquelle il doit obéir sans réserve. L'individu n'agit donc plus pour lui, mais pour la communauté : l'Homme à l'état de Nature est bon,