L'intérêt gouverne t-il le monde

382 mots 2 pages
Stendhal oppose l'intérêt, ou pour être exact l'ambition, à l'amour, qui apparaît comme un symbole ultime de désinterressement. On pourrait aisément en trouver beaucoup d'autres ; mais il n'en est question ici. Ce qu'on considère est l'intérêt : il importe de déterminer si l'intérêt des uns ne peut être nuisible à d'autres, et s'il existe un intérêt commun qui pourrait guider la marche du monde. À croire que l'intérêt est unique, on se laisserait aller à dire qu'il y va du même intérêt de protéger la planète et de la polluer sans souci des générations futures. Mais non ! Ce sont deux intérêts radicalement opposés ; cependant on ne peut dire « diamétralement » opposés, car ils peuvent aller, non pas de pair, mais du moins autrement que front contre front. Reprenons pour l'heure la question première qui se pose, car d'elle découlent toutes réponses possibles. Comment envisager l'intérêt ? On l'a entrevu, il n'est pas universel, du moins a priori. À y regarder de plus près, et avec plus d'attention, ce qui paraît d'abord n'être pas partagé est parfois à mettre sans réserve en partage.
En supposant que l'intérêt gouverne le monde, et que l'intérêt de chacun le poussera à vouloir pour lui ce qui lui est nécessaire, ou agréable. Dans ce que Thomas Hobbes appelle l'état de nature(1), les hommes tous égaux entre eux, et faisant valoir chacun leur intérêt propre, se livrent la guerre de tous contre tous, bellum omnium contra omnes. À cet état de nature, il oppose l'état de culture, dans lequel les humains, pour se présever de la guerre de tous contre tous, construisent un Léviathan(2), c'est à dire un État (Commonwealth), où l'intérêt de chacun comme l'intérêt commun est pris en compte, et les conflits réglés par des tierces parties. Dans les deux cas, l'intérêt gouverne le monde. Ou plutôt, il gouverne dans le second cas. En effet, à l'état de nature, il est manifeste qu'il n'y a pas de gouvernance, ni d'intérêt, ni de quoi que ce soit d'autre. La vision de Hobbes est

en relation

  • Fauti il avoir peur du léviathan?
    2002 mots | 9 pages
  • Sujet : "l'imperturbable justice, en vérité, n'aime ni ne hait personne, n'est ni bienfaisante ni malfaisante." vladimir jankélévitch
    2082 mots | 9 pages
  • Dissertation : Faut-il toujours opposer Ricardo et Marx ?
    1094 mots | 5 pages
  • Conception de l'être humain selon hobbes
    748 mots | 3 pages
  • Hobbes vs rousseau
    290 mots | 2 pages
  • Celui dont les désirs ont atteint leur terme
    717 mots | 3 pages
  • La sécurité et la dépendance
    612 mots | 3 pages
  • Hobbes leviathan
    907 mots | 4 pages
  • Léviathan
    1524 mots | 7 pages
  • contrôle_septembre
    488 mots | 2 pages
  • Utilitarisme
    6248 mots | 25 pages
  • le droit selon gerard cornu
    601 mots | 3 pages
  • Hobbes et le droit naturel
    1020 mots | 5 pages
  • Les débuts de l'age industriel
    7561 mots | 31 pages
  • Pas encore
    384 mots | 2 pages