L'éducation au xix siècle
Dans le premier tiers du 19ème, la presse ne s’adresse encore qu’à un public aisé (le prix du journal étant relativement élevé), cultivé et habitant généralement la capitale ou une grande ville. La presse assure alors l’écho de la vie littéraire mais surtout de la vie politique. Aussi durant l’empire, a-t-elle été entièrement muselée par Napoléon. C’est donc sous la Restauration, par le jeu parlementaire, que la France va découvrir le pouvoir de la presse sur l’opinion publique et plus particulièrement sur le pays légal constitué par les électeurs au suffrage censitaire. Le contrôle de la presse va progressivement devenir un enjeu politique dans la mesure où elle influe sur la majorité parlementaire. C’est ainsi que l’on peut se demander de quelle manière évolue le régime de la presse sous la Restauration. Dès lors, se dessine le plan chronologique suivant qui traitera tout d’abord de la progressive libéralisation de la presse puis du durcissement du régime de presse avec enfin un relâchement de ce dernier dans lequel est sous entendu pourtant un maintien de la censure.
I. La progressive libéralisation de la presse (1814-1816)
1. La Charte est imprécise quant au régime de presse
La Charte qui consacre les acquis de la révolution reste imprécise quant à la liberté de presse. La liberté d’expression est solennellement protégée mais le statut de la presse n’est pas défini de façon explicite. Ainsi, l’article 8 reconnaît aux citoyens le « droit de publier et de faire imprimer leurs opinions en se conformant aux lois qui doivent réprimer les abus de cette liberté. ». Cette liberté de presse est limitée puisqu’elle exclut les quotidiens de plus de 5 pages qui restent sous contrôle policier. De plus, le terme réprimer est ainsi soumis à une interprétation qui laisse à penser que la prévention donc la censure est incluse dans cette répression.
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