L'État fédéral canadien
Les relations entre le fédéral et les provinces ont évolué avec le temps, avec une décentralisation progressive s'installant au cours des années. Durant toute l'ère Macdonald (1867 à 1873, 1878 à 1891), la confédération était telle qu'elle fut décrite par l'analyste politique Rand Dyck comme un "quasi-fédéralisme". Ceci voulait dire que les élites politiques et judiciaires du xixe siècle interprétaient la Constitution du Canada de façon à donner au parlement fédéral des pouvoirs étendus qui faisaient des provinces les subalternes d'Ottawa. L'usage fréquent des pouvoirs de désaveu et de réserve par le gouvernement de Macdonald renforça la prépondérance du gouvernement fédéral à l'époque.
Avec l'élection de Wilfrid Laurier arriva une nouvelle phase de la confédération que Dyck appelle le "fédéralisme classique". Cette phase fut marquée par une relation plus égalitaire entre les gouvernements fédéral et provinciaux, le Comité judiciaire du Conseil privé tranchant plusieurs litiges en faveur de ces derniers. Le gouvernement fédéral permit aussi à ses pouvoirs de désaveu et de réserve de tomber en désuétude. Ce style de gouvernance continua à travers les premières années du règne du premier ministre William Lyon Mackenzie King (bien que des lois de l'Alberta furent désavouées dans les années 1930.)
Durant les deux guerres mondiales, Ottawa agrandit considérablement ses pouvoirs. Ceci fut fait à travers la Loi sur les mesures de guerre et justifié constitutionnellement par la clause paix, ordre et bon gouvernement. Durant la Première Guerre mondiale, le Parlement fédéral élargit ses pouvoirs de taxation en établissant l'impôt sur le revenu. Finalement, durant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fédéral convainquit les provinces de transférer la juridiction sur l'assurance-emploi à Ottawa.
Le Canada émergea de la Seconde Guerre mondiale avec une plus grande association ou coopération entre les niveaux fédéral et provincial. Ceci était dû à