L Agriculture Intensive
L’objectif essentiel de l’agriculture reste essentiellement, depuis 10000 ans d’histoire de domestication de la nature par les sociétés humaines, de nourrir ces sociétés. Mais à cet objectif initial sont venus progressivement s’ajouter d’autres objectifs et contraintes. Les activités agricoles se situent typiquement à l’interface entre nature, sociétés, et sciences, dans la mesure où il s’agit de construits sociaux et technologiques qui restent par essence sous la dépendance d’une part des caractéristiques et aléas du climat et du milieu biophysique environnant, et d’autre part, et de façon croissante, des caractéristiques et aléas des marchés et des politiques de différentes natures et à différents niveaux.
Résumé On a longtemps cru que le modèle d’agriculture intensive, associant l’utilisation d’engrais et de pesticides avec une mécanisation accrue était la solution à l’insécurité alimentaire.
Il a fait ses preuves à l’après-guerre pour quelques décennies dans les pays industrialisés pour accroître la production mais de nombreux observateurs en ont démontré les limites pour les écosystèmes et les sociétés humaines dès le milieu des années 60.
Le recours aux engrais chimiques en lieu et place des amendements organiques naturels (fumier, compost) conduit à un épuisement des sols et à la pollution des eaux par les nitrates dans de nombreuses zones productivistes d’Europe. Les paysages et la biodiversité des espaces ruraux ont été bouleversés et appauvris par la spécialisation des régions agricoles et l’extension des zones de monocultures. Ces milieux cultivés déséquilibrés nécessitent une utilisation importante de pesticides de synthèse pour combattre sans discernement plantes, animaux et champignons. La présence de résidus de pesticides dans l’eau, l’air et les aliments soumet les êtres humains à une exposition quotidienne qui affecte leur santé (cancers, troubles neurologiques, malformations congénitales,