l evaluation des archives carol couture
L’évaluation des archives État de la question1
Carol Couture
Qui parmi nous n’a pas entendu, lu ou affirmé que par l’évaluation des archi2
ves, l’archiviste a un droit de vie ou de mort sur les documents qui constituent les archives dont il assume la responsabilité? Les auteurs, les uns après les autres, affirment l’importance, le caractère essentiel, la noblesse de l’acte d’évaluer et le haut degré de compétence scientifique et professionnelle qu’il exige. Réduite à sa plus simple expression, l’évaluation des archives, nécessairement basée sur une connaissance approfondie de l’institution ou de la personne qui les a générées dans le cadre de ses activités, doit avoir pour but ultime de témoigner de l’ensemble des composantes de la société. Elle est, selon nous, l’acte de juger des valeurs que présentent les documents d’archives (valeur primaire et valeur secondaire) et de décider des périodes de temps pendant lesquelles ces valeurs s’appliquent auxdits documents dans un contexte qui tient compte du lien essentiel existant entre l’organisme (ou la personne) concerné et les documents d’archives qu’il (elle) génère dans le cadre de ses activités.
Nous en sommes tout à fait conscient, il n’y a aucune originalité à affirmer que la fonction évaluation constitue le nœud dur de la discipline archivistique. Une foule d’auteurs l’a proclamé de belle façon bien avant nous. Mais nous tenons à le répéter avec force et conviction. L’évaluation est une des spécificités les plus marquantes de l’archivistique contemporaine en ce qu’elle a pour objet de décider du matériel (document-contenant et information-contenu) sur lequel vont porter toutes les interventions de l’archiviste. La création, l’acquisition, la classification, la description, la diffusion et la conservation des archives sont toutes redevables des décisions prises lors de l’évaluation de ces dernières. Et, on s’en doute, les conséquences de ces décisions sont déterminantes au plan de la gestion d’un