l'épopée sanglante dans Les Châtiments de Victor Hugo
En 1851, après avoir été président de la République française durant trois ans, Louis-Napoléon Bonaparte refuse de quitter le pouvoir et déclenche un coup d’Etat le 2 décembre. Cet événement, qui est suivi d’importantes révoltes, sera synonyme de massacre envers le peuple. Plusieurs auteurs s’engagent alors dans cette contestation à l’Etat, dont Victor Hugo, qui s’exile et s’enrôle dans son statut de poète pour lutter contre « le tyran ». Il écrit donc Les Châtiments au cours de l’année 1852 et utilise sa poésie comme une force de répression. Ce recueil, à la structure développée, peut donc être vu à la manière d’une histoire épique, dans laquelle Hugo dénonce la cruauté de Napoléon III et se fait héros du peuple, soutenu par Dieu. A travers cette qualification « d’épopée sanglante » des Châtiments, nous pouvons nous demander en quoi celle-ci ne fait pas uniquement référence aux actes commis par Napoléon III, mais aussi à l’engagement pris par Hugo de mener l’empereur au « pilori », avec pour arme, le texte. Pour cela, nous verrons premièrement les actes sanglants qu’ont constitués les oppressions de Napoléon III sur le peuple, deuxièmement nous nous intéresserons au statut que prend Hugo à travers ce recueil, puis dernièrement, nous élargirons la question en étudiant la notion d’épopée à travers une troisième figure qu’est celle de Napoléon I.
La présence de Napoléon III est essentielle dans le recueil, il est au centre de la majorité des poèmes d’Hugo en raison de la haine que ce dernier lui porte. « Nox », le poème qui débute les Châtiments représente pour le poète la nuit où le sort de la France a basculé. En effet, le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte prend le pouvoir par un coup d’Etat qui va oppresser la France et son peuple : « Le coup d’Etat qui sort flamboyant de la forge ! Les tribuns pour le droit luttent ; qu’on les