L’évolution de la protection de l’enfance au québec
(Compte-rendu critique)
Lorsqu’on li L’évolution de la protection de l’enfance au Québec on comprend à quel point le collectif d’auteurs réunis sous la direction de Renée Joyal cherche à démontrer comment à travers l’histoire, les différents projets de loi ont fait évoluer la question de la protection de l’enfance au Québec. L’œuvre se limite principalement aux éléments historiques qui ont permis cette évolution, il est donc normal qu’elle ne comporte pas d’analyse axée sur la question des inégalités sociales. Il est par contre bien intéressant de lire cette monographie dans cette perspective afin d’analyser quel rôle et quel impact ont pu avoir les inégalités sociales au sein de l’histoire de l’évolution de la protection de l’enfance au Québec.
Bien sûr lorsqu’on parle d’inégalités sociales on pense d’abord aux trois types classiques soit les inégalités de genre, de race ou de classes, mais en lisant cette monographie on constate que les formes d’inégalités sont davantage perceptibles au niveau du statut de l’enfant et de son age ainsi qu’au niveau de ses droits. Comme nous pourrons le constater, certaines lois parfois trop floues ont ouvert la porte à des situations d’inégalités en raison de différents jugements de valeur commis par ceux chargés d’appliquer ces lois.
Grâce au premier texte de la monographie, on constate que durant plus de deux cents ans suivant l’implantation de la colonie, les préoccupations de l’autorité publique face à la question de la protection de l’enfance se limitait principalement au niveau des enfants abandonnés ou sans familles. On entend par enfant sans famille ceux qui n’étaient pas considérés juridiquement comme légitimes et qui étaient par ce fait exclu de la famille civile. Dès cet instant, il est facile de constater que le statut de l’enfant joue un rôle direct sur ses chances de réussir dans la vie. Un enfant reconnu juridiquement comme illégitime n’aura certainement