S Miologie De L Image
(Extrait), in Sciences Humaines http://www.scienceshumaines.com/dechiffrer-le-monde-des-signes_fr_5308.html Les fondements d'une sémiotique de l'image
Dans les années 1960, la sémiotique vit une sorte de seconde naissance, parallèlement à l'essor de la linguistique structurale et de la communication de masse. Parmi les sémioticiens les plus lus au niveau international, on retiendra Umberto Eco (6), dont l'œuvre met en perspective la réflexion sur le signe, de l'Antiquité à nos jours, et
Thomas A. Sebeok (7) qui, outre une sémiotique générale, a développé une zoosémiotique propre à la communication animale.
En France, deux courants se distinguent, influencés par F. de Saussure : la sémiologie de la communication et la sémiologie de la signification.
La première s'est forgée autour de linguistes comme Georges Mounin et Luis Prieto. Elle s'attache exclusivement aux systèmes de signes créés dans l'intention de communiquer (comme le Code de la route), définissant ainsi son champ d'étude mais aussi ses propres limites. C'est la sémiologie de la signification qui, sous l'égide de R.
Barthes, entend dépasser ces limites. Car un signe ne se réduit pas à ce qu'il communique intentionnellement.
Au-delà de la seule dénotation (ou sens propre : jeudi 12 dénote une date), un signe peut véhiculer une multitude de connotations (signifiés seconds : vendredi 13 dénote une date et connote la superstition). Du coup, le champ d'investigation de la sémiologie devient immense. Dans Mythologies, recueil d'articles publié en 1957, R.
Barthes fait la part belle aux connotations, analysant les « mythes » de son époque, ces stéréotypes socioculturels catalyseurs d'idéologies (le Guide bleu, la Citroën DS, la publicité pour lessive...). Epinglant à loisir la « petite bourgeoisie », sa lecture critique et politique du monde contemporain ne manqua pas de séduire les esprits libertaires de mai 1968. Pour R. Barthes « il n'y a de sens que nommé