Gaspard de la nuit

par

De l’imaginaire

1. La grotesquerie et le démoniaque

 

Le sous-titre de l’œuvre, Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot, nous place à une époque précise, celle de la Hollande du temps des guerres religieuses. On ne peut donc pas parler de médiévalisme temporel, mais plutôt d’un médiévalisme de l’esprit – car Bertrand nous guide vers le côté grotesque, le monde subversif et souterrain qui donnent son piquant à l’époque, toute médiévale par certains côtés. L’histoire permet ce mélange : les grotesqueries forment partie intégrante de la décoration des grandes cathédrales.

On retrouve ainsi dans le recueil de Bertrand des allusions au démoniaque et à un certain nombre de sciences obscures. Le titre du recueil fait d’ailleurs référence au Diable de qui Bertrand prétend tenir le livre. Les références sont nombreuses, allant de l’alchimiste accablé dans ses méditations par le sifflement d’une cornue étincelante qui imite le même air que le Diable, ou encore les douze convives dans « Départ pour le Sabbat » qui se servent de l’os de l’avant-bras des morts comme de cuillers. Bertrand met

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