L’Or

par

Grandeur et décadence de Johann August Suter

Johann August Suter a connu une ascension étourdissante pour plonger ensuite dans la misère et la folie. Les traits du personnage historique sont développés par Cendrars qui les accentue. L’auteur brosse le portrait d’un personnage hors norme au destin extraordinaire, tel que Cendrars les aime : totalement libre. L’écart qui sépare le sommet atteint par Suter et la profondeur de sa chute est vertigineux.

Tout d’abord, Suter fait fortune, et il monte très haut: « 400 bœufs, 1200 vaches, 1500 chevaux et mulets, 12000 moutons s’égaillent autour de la Nouvelle-Helvétie, à quelques journées de marche à la ronde. Les moissons rapportent du 530 % et les greniers sont pleins à crever », des chiffres qui donnent le vertige. Suter mène un train princier et il reçoit ses hôtes avec faste : « La table était splendide. Hors-d’œuvre, truites et saumons des rivières du pays ; jambon rôti à l’écossaise ; ramiers, cuissot de chevreuil, pattes d’ours ; langue fumée ; cochon de lait farci à la rissole et saupoudré de farine de tapioca ; légumes verts, choux palmistes, gombos en salade ; tous les fruits, nature et confits

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