La Chute
par Albert Camus
L’absurde chez Camus et le conflit de forces opposées
A. L’absurde dans La Chute
La notion d’absurde est présente dans tous les écrits de Camus et il a une connotation qui lui est bien particulière. Il définit l’absurde ainsi : « L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde ». Selon lui, deux forces opposées coexistent dans l’univers dans lequel nous vivons : d’un côté, « l’appel humain », un cri de désespoir qui vient de l’incompréhension de sa raison d’être dans ce monde et du sens de l’univers ; de l’autre, « le silence » qui traduit l’absence de réponse ou de réaction face à cette douleur, un « mutisme assourdissant ». L’homme absurde est constamment à la recherche d’éclaircissement, d’une lumière qu’il ne peut espérer véritablement trouver que dans la réalité logique du monde sensible que tout humain peut percevoir. Albert Camus nous fait bien comprendre qu’il « ne peut comprendre qu’en des termes humains ». Cette réalité est brouillée par des forces divines, paranormales ou encore métaphysiques, qui n’en laissent pas moins l’homme désemparé.
Clamence a pris conscience de sa vanité, de l’absurdité de sa vie, et la solution parfaite qu’il pense avoir trouvé en se confessant à des inconnus dans les rues d’Amsterdam ne revêt peut-être pas autant de sens que l’ancien brillant avocat veut bien le faire croire, comme le lecteur peut le sentir.
B. L’absurde et la révolte : l’harmonisation de deux mondes
L’absurde tel que décrit par Camus peut se briser à condition de ne s’en tenir qu’à l’une des deux forces opposées. Autrement dit, il s’agit de répondre à l’appel humain ou de le faire taire. Le problème est que tous les deux aboutissent à une impasse. C’est pourquoi l’homme absurde recourt irrémédiablement à la révolte qui paraît coexister en harmonie avec l’absurde. Pour Albert Camus, « l’une des seules positions philosophiques cohérentes, c’est ainsi la révolte ».
Clamence, pétri de culpabilité, ne se suicide pas, il se fait juge de lui-même, et partage avec les autres ses réalisations, comme révolté contre lui-même, contre ce qu’il fut, qu’il dénonce, pour mieux dénoncer les vies d’autres.
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