Le Feu

par

Le langage de la guerre et les langages de la France

D’abord, il y a le langage, ce par quoi tout commence… À ce titre, Barbusse le poète a choisi le réalisme le plus total, en transcrivant fidèlement le langage des poilus, s’inscrivant ainsi dans la lignée de Louis Pergaud – un autre prix Goncourt avec La Guerre des boutons – et annonçant Céline ou, dans un genre très différent, Frédéric Dard, pour la liberté de langage et le refus de tout académisme. On peut imaginer que nombre de lecteurs ont été surpris de lire des paragraphes comme celui-ci : « Mon vieux, le frère Miroton, il était là, le derrière dans un trou, plié ; i’zyeutait l’ciel, les jambes en l’air. I’ m’présentait ses pompes d’un air de dire qu’elles valaient l’coup. “Ça colloche”, que j’m’ai dit. Mais tu parles d’un business pour lui reprendre ses ribouis : j’ai travaillé dessus, à tirer, à tourner, à secouer, pendant une demi-heure, j’attige pas : avec ses pattes toutes raides, il ne m’aidait pas, le client. Puis, finalement, à force d’être tirées, les jambes du macchab se sont décollées aux genoux, son froc s’est déchiré, et le tout est venu, v’lan ! J’m’ai vu, tout d’un

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