Nadja

par

Un roman surréaliste : paradoxe ou renouvellement?

A/ Breton et le roman

 

         En définitive, c’est la fiction même que Breton rejette, en tout cas dans ses formes traditionnelles, en particulier celle du roman « à clés », plate déformation d’une réalité elle-même sans intérêt : « Je persiste à réclamer les noms, à ne m’intéresser qu’aux livres qu’on laisse battants comme des portes, et desquels on n’a pas à chercher la clef ». Au fond, le danger de la fiction, c’est de sublimer le désir de « changer la vie » en lui donnant un cadre pour s’exprimer, et en dispensant l’homme de s’attacher à une véritable transformation de la vie.

Dans le premier Manifeste du surréalisme de 1924, Breton adresse de fortes critiques à l’égard du roman. Il lui reproche son banal réalisme, sa lourdeur terrestre et son manque d’imagination. Tout y est petit, bourgeois, sans fantaisie ni rêverie. la psychologie et les descriptions rebutent particulièrement Breton, qui exècre ces incursions du narrateur tentant vainement de faire rentrer le lecteur « dans la chambre » du personnage, c’est-à-dire de créer une illusion de réel, et psychologisant sa

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