Aurore Les Contemplation

Antoine et Jérôme s’en étaient allés au désert parmi les lions et les aegipans ; et je résolus de me retirer dès le lendemain dans un ermitage. Je choisis, pour m’y cacher, le labyrinthe du Jardin des plantes. C’est là que je voulais vivre dans la contemplation, vêtu, comme saint Paul l’Ermite, d’une robe de feuilles de palmier. Je pensais : « Il y aura dans ce jardin des racines pour ma nourriture. On y découvre une cabane au sommet d’une montagne. Là, je serai au milieu de toutes les bêtes de la création ;

            Victor Hugo       LES CONTEMPLATIONS       (1856)       Publication du groupe « Ebooks libres et gratuits » - http://www.ebooksgratuits.com/       Table des matières   PRÉFACE TOME I   AUTREFOIS  1830-1843 Un jour… LIVRE PREMIER  AURORE I.  À ma fille II. III.  Mes deux filles IV. V.  À André Chénier VI.  La vie aux champs VII.  Réponse à un acte d’accusation VIII.  Suite IX. X.  À Madame D. G. de G. XI.  Lise XII.  Vere novo XIII.  À propos d’Horace

Silesius. a). L’œuvre d’art et le beau Comme discipline philosophique, l'esthétique a pour objet les perceptions, les sens, le beau, se rapportant au concept d’art, mais aussi à celui de nature. Un coucher de soleil, une pluie d’étoiles filantes, les aurores boréales diaprées sont autant d’exemples de spectacles naturels nous faisant ressentir l’expérience du sublime. Selon la philosophie de Kant, « est sublime ce qui, du fait même qu’on le conçoit, est l’indice d’une faculté de l’âme qui surpasse toute

superposant les images de Paris à celles du désert et du palais d’Antinéa (ce procédé sera repris très régulièrement dans les films de l’époque). En effet, Paris, ville du cliché et de l’uniformité, s’oppose au désert algérien, lieu du silence et de la contemplation. Les deux derniers plans de cette séquence montrent un groupe de femmes au comportement frivole et enfantin laissant place à la grande silhouette svelte d’Antinéa déployant son corps drapé à l’écran. Après quelques ouvertures à l’iris sur les étendues

Borel), qui se voit parfois repoussé au profit de la prière (Hugo) : Seigneur, je reconnais que l'homme est en délire, S'il ose murmurer ; Je cesse d'accuser, je cesse de maudire, Mais laissez-moi pleurer ! L'infini et le néant La contemplation de la nature prend dans l'âme romantique une dimension métaphysique qui la confronte à l'infini. Mais c'est aussi une vision intérieure, un résultat de la sensibilité qui est senti plutôt qu'il n'est vu, car l'infini touche d'abord l'âme plutôt

la source de lumière qui éclaire le monde sensible. La montée difficile vers la sortie représente la difficulté à accéder vers le vrai. C’est un chemin pénible car il est plus facile de rester dans l’ignorance : c’est un monde rassurant. La contemplation des objets extérieurs symbolise l’ascension de l’âme vers l’intelligible. Pour Platon, la réalité sensible n’est pas la réalité. Le monde intelligible est au monde sensible ce que le monde extérieur est à l’intérieur de la caverne. La philosophie

et de tacite prière, qui corrigeait ce qu’auraient pu avoir de trop séduisant, même dans la mort, l’exquise rondeur et le poli d’ivoire de ses bras nus dont on n’avait pas ôté les bracelets de perles. Je restai longtemps absorbé dans une muette contemplation, et, plus je la regardais, moins je pouvais croire que la vie avait pour toujours abandonné ce beau corps. Je ne sais si cela était une illusion ou un reflet de la lampe, mais on eût dit que le sang recommençait à circuler sous cette mate pâleur

lassitude désespérée »(p 197). Doué pour la contrefaçon, le Diable a l’art de se faire passer pour ce qu'il n'est ni ne pourra jamais être. Ainsi le maquignon se fait passer pour un « rude Samaritain » (p 126). De même, Satan n’est qu'une « fausse Aurore », un ange de lumière perverti et trompeur (p 130). Il fait croire qu’il est aussi puissant que Dieu, tandis que sa joie elle-même suscite aussi la méfiance, puisqu'elle aussi est fausse, et mauvaise, et destructrice. Bernanos évoque ainsi « l'incompréhensible

et cependant il y a eu des temps où elle s’est rendue odieuse, et souvent on en a fait un art d’empoisonner les hommes. La philosophie est un présent du ciel : elle nous a été donnée pour porter nos esprits à la connaissance d’un Dieu, par la contemplation des merveilles de la nature ; et pourtant on n’ignore pas que souvent on l’a détournée de son emploi, et qu’on l’a occupée publiquement à soutenir l’impiété. Molière, Préface de Tartuffe, 1664 Commentez les procédés

tacite prière, qui corrigeait ce qu'auraient pu avoir de trop séduisant, même dans la mort, l'exquise rondeur et le poli d'ivoire de ses bras nus dont on n'avait pas ôté les bracelets de perles. Je restai longtemps absorbé dans une muette contemplation, et, plus je la regardais, moins je pouvais croire que la vie avait pour toujours abandonné ce beau corps. Je ne sais si cela était une illusion ou un reflet de la lampe, mais on eût dit que le sang recommençait à circuler sous cette mate pâleur