Julie d'Aiglemont

fait que magnifier la figure paternelle. Coralie et Esther, quant à elles, malgré leurs bons sentiments, ne sont pas de grandes figures de femmes. Elles ne peuvent rivaliser avec certaines héroïnes balzaciennes telles que Henriette de Mortsauf, Julie d’Aiglemont ou Eugénie Grandet car le romancier les a dotées d’une psychologie exceptionnellement riche. De plus, ces trois femmes sont les figures centrales du roman qui leur est consacré. Dans notre corpus, il nous semble important de spécifier que seules

la vigilance du lecteur en jouant d’effets analeptique et proleptique : « tout un roman dans le passé » renvoie à notre connaissance du destin de Julie d’Aiglemont dans les trois chapitres précédents, « tout un drame dans l’avenir » souligne le suspens dramatique. En ne nommant pas les personnages, pourtant déjà connus du lecteur — au moins pour Julie, Charles de Vandenesse et Hélène —, le narrateur sollicite l’activité de « coopération interprétative » de ce dernier, contraint de combler l’ellipse

la future Femme de trente ans, la comtesse de Listomère-Landon remplace la marquise de Belorgey antérieure, qui disparaît. Cette lectrice de la Galerie de l'ancienne cour comprend avec finesse les malheurs conjugaux de la femme de son neveu, Julie de d'Aiglemont, et meurt de bonheur lors de l'entrée à Tours du duc d'Angoulême en 1814. Enfin, une comtesse de Listomère mal identifiée est substituée à la baronne du Guénic issue du manuscrit dans l'originale du Député d'Arcis, en mai 1847. – Abbé TROUBERT :

souffrance et d’échec: le mariage. En effet, Julie de Chastillon est éprise d’un bel officier, Victor d’Aiglemont. Le père de la jeune fille, connaît toute la délicatesse d’âme de sa fille et la vulgarité profonde de Victor; aussi cherche-t-il vainement à s’opposer à cet amour. Quelques mois plus tard, les jeunes gens sont mariés: l’incompatibilité de leurs caractères ajoutée à l’aversion physique qu’elle éprouve maintenant pour son mari tourmente cruellement Julie. Dans le père Goriot, on retrouve toutes

particulièrement Bovary. Indéniablement, Emma devient le centre de gravité de l'existence de Charles. Cependant, le couple est voué a l’échec, Emma est vouée au bovarysme. Charles et Emma Bovary formeront donc un couple à l’image de celui de Julie et Victor d'Aiglemont dans La Femme de trente ans du grand Honoré de Balzac.

se perd dans le nombre d’enfants de Mme d’Aiglemont. Tout est suggéré. Les trois dernières parties sont excessives. Rupture justifiée par la chute (le fait qu’elle cède à l’adultère).Balzac joue sur les nuances = originalité de l’approche de la condition féminine et de la conjugalité. Le personnage Julie devrait être heureuse (on ne l’a pas forcé au mariage). Son mari est absent après un mois de mariage et il confie sa femme Julie à sa tante chez qui Julie rencontrera un autre homme. Union adultère

filles Goriot quand elles « furent en âge d’être mariées, (…) purent choisir leurs maris suivant leurs goûts », dans l’univers balzacien un tel choix conduit à la catastrophe. Dans La femme de trente ans, lorsque Julie de Chastillon épouse, en 1813, le fringant colonel Victor d'Aiglemont, elle ne se doute pas que ce serait, à peine un an plus tard, pour se plaindre des souffrances du mariage. Le mariage est un désastre. Mais les mariages contraints ne le sont pas moins : celui d’Henriette de Mortsauf

le trottoir. Certaines de ces dissonances, de ces stéréoscopies sont désopilantes, tout autant que sinistres : dans La Femme de trente ans, Me Crottat, désigné comme « spirituel notaire » (lisons « stupide notaire »), empêche les deux amants (Julie d’Aiglemont et Charles Vandenesse) de poursuivre leur tête-à-tête amoureux. Ailleurs (dans Modeste Mignon), la simple notation d’un geste module les paroles d’un dialogue, leur donne relief, nuances, et finalement signification véritable : Balzac aurait

 51-52). • Sous l’Empire, en 1813, Julie de Chatillonest (p. 41), jeune fille d’une vingtaine d’années, aime Victor d’Aiglemont, jeune colonel de trente ans (p. 42), et c’est sans tenir compte des avertissements et réticences de son père qu’elle choisit de devenir Madame d’Aiglemont. Le roman fait l’ellipse de ce mariage et nous retrouvons l’héroïne un an après cette scène (p. 47). Le roman revient cependant sur la journée du mariage dans une lettre qu’adresse Julie à son amie Louisa (p.  61). Elle

qui mérite de retenir l’attention par sa valeur autobiographique et par les lumières singulières qu’elle jette sur la structure spirituelle de La comédie humaine. La femme de trente ans (1834) Roman. Julie a fait un mauvais mariage avec le vulgaire comte d’Aiglemont, qui tourne au vinaigre quand elle tombe amoureuse, à l’âge de trente ans, de Charles de Vandenesse. Commentaire : Le roman a été, en 1842, intégré aux Scènes de la vie privée de La comédie humaine et n’a reçu son