L Ailleurs Baudelairien

«senteurs» (V20), «miroirs profonds» (V22), «riches plafonds» (V21). Les sensations se distinguent par leur raffinement («les plus rares fleurs» (V18) et s’enrichissent encore en se mêlant les unes aux autres (V19 et V 20). Une telle description de cet ailleurs donne l’impression d’une harmonie qui se traduit également dans la structure sonore des vers. Le lieu autant que la femme se caractérisent par une certaine magie, les deux sont entourés de mystère (V7-V12) que n’arrive pas à pénétrer : Pourquoi

Introduction : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or » écrit Baudelaire dans le dernier vers de « Ebauche d’un épilogue », poème tiré de son recueil Les Fleurs Du Mal paru en 1857. Par cette citation, Baudelaire définit ce qu’on nomme l’alchimie poétique. On peut remarquer un lien avec le contexte historique de l’époque : c’est l’époque de la mélancolie pour les artistes (ce qu’Alfred de Musset nomme « mal du siècle ») du au bouleversement politiques

sur laquelle le recueil se referme : « La Mort ». « Au lecteur » est le premier poème et ne fait partie d’aucune des six parties qui structurent le recueil. Par cette position liminaire et par l’introduction des thèmes essentiels de la poétique baudelairienne, il semble servir d’introduction aux Fleurs du Mal. Nous étudierons donc ce poème en nous demandant en quoi celui-ci se présente comme une préface à l'ensemble du recueil. Nous verrons, dans un premier temps, comment ce poème établit un pacte

destination lointaine, hors des vicissitudes de la vie quotidienne à Paris. Cette idée est reprise, dans le refrain, par le premier mot : « là » qui insiste implicitement sur le changement de perspective (il n’y a aucun « ici » dans le poème). Cet ailleurs se signale aussi par la position du regardeur, frappante dans la dernière strophe : le mouvement d’élévation créé une gradation ascendante visuelle très frappante : canaux / champs / ville entière / monde, qui permet à Baudelaire de prendre de la

font part d'un voyage vers un « ailleurs ». Les raisons de cette exploration découlent d'une quête du changement : Baudelaire, fuit tout ce qui est courant, il échappe donc à la réalité qui est pour lui l'essence même de l'ennui, partage ce qu'il aime avec la femme qu'il aime et non pas toute un société. Il trouve que voyager est la plus pure des manières d'apprendre. Qu'est-ce que le spleen ? 6) Définition du mot « spleen », que l'on nomme aussi « spleen baudelairien » : quintessence de profonds

pleine de rêve. Angoisse du poète due au spectacle des rues, des images qui reflètent son état intérieur => multiplication de son être propre, son malheur. - Le vin (5 poèmes) : constitue le premier paradis artificiel, tentation de se perdre dans un ailleurs meilleur. Ce recours est utilisé par les désespérés et les idéalistes (artistes). - Fleurs du mal (9 poèmes) : constitue le second paradis, présente la luxure, le vice et les amours interdits (homosexualité féminine) => fatalité du désir. - Révolte

de lumière, voire d’extase. Il y a comme un brouillage sonore qui rend compte du brouillage sémantique et spatial, confirmé par l’utilisation d’un déterminant démonstratif dans « Ces canaux », un déterminant qui met en relief l’imprécision. Par ailleurs, il y a une évolution de la lumière. Le soleil se couche semblerait-il, à noter l’ambiguïté avec « les soleils mouillés », sans doute du matin, jusqu’aux « soleils couchants » --} avec une fin en apothéose solaire : couleurs chaudes : « hyacinthe

Melancholia, le 23ème sonnet « Nevermore » chante l’amour chaste du poète pour sa sœur adoptive Elisa ; mais le 5ème, « Lassitude » évoque un érotisme d’une toute autre nature. Et dans chapitre Caprices, on retrouve, sur un ton badin, le thème baudelairien de la duplicité de la femme (« Femme et chatte », « La chanson des ingénues »). Dans les 2 sections suivantes, thème du paysage traité sur des modes différents. Eaux fortes développe un pittoresque presque fantastique (« Cauchemar », « Effet

chose abstraite), les poètes symbolistes lui confèrent une puissance mystique, et en font un moyen d’accès au monde des essences. I- HISTOIRE Ce mouvement se constitue en réaction contre le naturalisme. Héritier de la poétique baudelairienne, il comprend outre Verlaine et Rimbaud qui lui donnent son impulsion, Mallarmé et des auteurs comme Jules Laforgue ou Charles Gros. Les premiers recueils de Verlaine adoptent une esthétique de la suggestion contre toute représentation réaliste

progression qui se rapproche de plus en plus de l’objet jusqu’au « ventre putride ». Le poète ne capte pas seulement la réalité matérielle du monde, il associe les sensations par un jeu de synesthésies, afin de révéler les mystères du monde. L’objet baudelairien le plus banal ouvre ainsi sur des profondeurs : l’horloge devient un « dieu sinistre, effrayant, impassible » qui conduit inéluctablement à la mort. Par les réseaux métaphoriques, il entre « comme un coup de couteau/ dans [le] cœur plaintif » des