L Ailleurs Baudelairien

qu’un voyage rêvé, imaginaire comme nous l’avons montré précédemment. Le rêve s’ancre donc dans la réalité de ce pays qui est l’Hollande. Ensuite ce voyage nous fait penser à un ailleurs. Si le poète aspire à un autre monde c’est que ce monde n’est pas sa patrie véritable, son âme est en exil. La recherche d’un ailleurs traduit l’aspiration à la patrie véritable. Nous le voyons dans la 2ème strophe « sa douce langue natale ». La qualité de la vision est dans l’ailleurs où nous appelle le voyage

ténébreuse et profonde unité ». A ce système de correspondances horizontales (des sens), s'ajoute un système de correspondances verticales – celui entre le ciel et la terre, le visible et l'invisible, les existences et les essences... Thématiques Baudelairiennes : Spleen : La conjonction « et » a évidemment valeur d'opposition : « spleen et idéal » sont des notions contraires. Contraires mais non indépendante. Plus l'aspiration à l'idéal est élevée, plus grande sera la déception et l'échec. De fait

et la brutalité de la rue évoquées au vers 1 : le moment de la rencontre se présente alors pour le poète comme une sorte de trêve. 2. L'ambivalence du personnage de la passante : la dualité entre Spleen et Idéal La passante, symbole de l'Idéal baudelairien La paralysie du narrateur (« crispé comme un extravagant »), ainsi que le verbe « boire », expriment la fascination et la contemplation avide du poète. Le portrait de la passante est particulièrement mélioratif : le poète insiste sur son élégance :

versification stricte, elle s'est affranchie, à la fin du XIXe siècle, de ces contraintes, mais garde le souci de la musicalité, de l'originalité de l'image, de la création verbale. Chaque poète a ajouté sa touche : la musique de Verlaine, la synesthésie baudelairienne, la « langue universelle » de Rimbaud. Apollinaire la libère de la ponctuation, comme le montre son poème « Faction », et C. Roy joue sur les espaces à l'intérieur des vers dans « Matinée de printemps ». Ainsi, la poésie offre d'infinies possibilités

second hémistiche, qui rapproche la mère de son attribut, la jalousie. Cette jalousie révèle autant l’abandon ressenti par l’enfant que l’amour meurtri de la mère, lorsqu’elle se voit supplanter dans le cœur de son fils par une simple servante. Par ailleurs, la figure maternelle est également incluse dans le pronom personnel de la première personne du pluriel « nous » (v.3) qui désigne la mère et le fils. Il est très probable qu’à travers l’écriture de ce poème Baudelaire cherche à renouer une relation

poème, l’Angoisse vainc l’Espoir puisqu’elle plante « son drapeau noir » sur le crâne du poète. Par ailleurs, le titre de la section « Spleen et Idéal » montre Baudelaire écartelé entre une aspiration à l’idéal qui nous élève et le spleen qui est souvent associé à l’angoisse et à des images sombres, soumis à des perturbations météorologiques. Cette confrontation est fréquente dans la poésie baudelairienne et produit une certaine violence qui soulage le poète de la cruauté du monde. Le poète recherche

titres de ces derniers : ‘L’Invitation au Voyage’, ‘La Mort des Amants’, ‘Parfum Exotique’ d’une part, ces trois appartenant au recueil des Fleurs du Mal, et en vers, ainsi que ‘Le Port’, d’une autre, faisant partie des ‘Petits Poèmes en Prose’. Par ailleurs, à la suite d’une lecture plus précise, il nous est possible d’établir des ponts entre eux, de part des thèmes communs, et des références internes. Baudelaire, durant sa longue quête insatisfaite de la Beauté et de l’Absolu, se voit constamment

s’inspirait de la plus totale réalité, sans chercher à se torturer de questions et d’hésitations. Il prenait du plaisir, et l’affirmait sans honte, à faire de sa vie un art. « Le Peintre de la vie moderne » dépeint justement ce côté positif des idées baudelairiennes : il faut se laisser aller au bonheur d’observer, de comprendre l’humanité tout en adoptant un point de vue divergent. Baudelaire paraît se sentir en recul par rapport à la foule, du moins sur le plan spirituel, tout en étant baigné dans le peuple

font de la Femme noire une fête pour les sens : blanc, noir, jaune, rouge. C’est aussi une sorte de métissage des races qui contribue à façonner la Civilisation de l’Universel. Quant à la peinture de la chevelure, elle constitue une réminiscence baudelairienne par laquelle la femme, tiraillée entre le Spleen et l’Idéal, est tour à tour un être satanique et un être angélique qui « éclaire au soleil ». Le rejet du substantif « yeux » en fin de verset met en relief sa beauté. En effet, l’œil est un critère

de partir. Et de noter que, dans Adieu, cette idée de départ est précisément placée sous le signe de l’exigence de modernité, à la façon d’un impératif catégorique. Autant dire que cette exigence ne se confond, ni avec la postulation baudelairienne vers un ailleurs, ni avec une dérive vers l’imaginaire pur, dont un usage révolutionnaire du mot ou la réforme du vers auraient pu être les instruments. Elle implique au contraire (p. 25) « une traversée de l’Histoire, sans que Rimbaud s’encombre d’une