La Bizarrerie Poétique

indulgence, Roger Martin du Gard restera dans la garde rapprochée de Gide jusqu’au décès de ce dernier. L’année suivante, la publication des Caves du Vatican, conçu comme « un livre ahurissant, plein de trous, de manques, mais aussi d'amusements, de bizarrerie et de réussites partielles »13, est un échec. Le livre mécontente notamment Claudel, qui y décèle des accents pédérastiques. Après avoir sommé Gide de s’expliquer, il refuse désormais toute collaboration avec lui. Progressivement évincé de la direction

blessés, aide la veuve et l’orphelin au péril de sa vie, ne répand que le bien, fait la leçon à Paméla : «Faire ensemble de bonnes actions, c’est l’unique manière de nous aimer.» (page 90), car il est moralisateur, prêcheur. Il est d’abord, malgré sa bizarrerie (Paméla le juge : «Un peu toqué vous aussi, mais bon» [page 89]), apprécié par tous les gens dans le besoin («Les éclopés, les pauvres diables, les femmes trompées, tous ceux qui avaient quelque peine couraient à lui» [page 94]). Mais, par la suite

aussi le traducteur d’Edgar Poe. Obligé de travailler pour vivre, il a été journaliste, critique littéraire et critique d’art. En se confrontant aux génies de son siècle, il se forge une conscience esthétique qui alimentera en retour sa création poétique. • Si nous jugeons que Baudelaire est un grand critique d’art, c’est qu’il apprécie les artistes auxquels nous attribuons aussi une grande valeur. Il rejette l’académisme et les peintres néo-classiques qui appartiennent à l’école d’Ingres, même

la frontière est marquée, dans le premier tiers du XIXe siècle, par l'œuvre de Pouchkine : jusqu'à Pouchkine, la littérature russe constitue une province marginale du classicisme européen, auquel elle emprunte sa philosophie, son esthétique et sa poétique rationalistes, à peine entamées par le sentimentalisme et le préromantisme du siècle naissant ; après Pouchkine, la Russie devient un centre où s'élabore, comme dans l'ensemble de l'Europe, mais de façon indépendante et originale, un système esthétique

inconnus, des Vies imaginaires sont des êtres qui inversent leur destin. Des volontés abruptes, dont l'assise reste au secret. Ils ont des vies strictement inconciliables, possédées par des bizarreries qu'ils élèvent à hauteur d'une loi, mais une loi qui n'est ni morale ni immorale"[16]. La place de la "bizarrerie" et des lois supérieures, sont fondamentales pour cette catégorie littéraire. Plus loin, il exprime toujours pour la même œuvre : "l'être en eux est toujours autre que ce qu'il n'est. Ils

Une appréhension du monde nécessairement plus confuse et sensorielle, angoissée et violente (on apprend plus par les sens que par la raison). Il y a par exemple une grande importance pour l’ouïe. Il y a également une grande fascination pour la bizarrerie, l’anormalité. (Montaigne apporte une grande importance au gout). Une forme d’esprit particulière, pleine d’excès, de violence et de contradiction. Cq L. Febvre ‘Un lecteur du XXème siècle peut être étonné par les brusques revirements des Hommes

Jean-Luc AMALRIC, Paul Ricœur, l’imagination vive. Une genèse de la philo- sophie ricœurienne de l’imagination, Paris, Hermann, coll. « Philosophie », 2013. Voir également Alain THOMASSET, « L’imagination dans la pensée de Paul Ricœur. Fonction poétique du langage et transformation du sujet », Études théologiques et religieuses 80 (2005), p. 525-541. p461_475_Antier_Mise en page 1 07/06/17 09:57 Page468 © In st itu t p ro te st an t d e th éo lo gi e | T él éc ha rg é le 1 5/ 08 /2 02 2

qui avait vingt et un ans, qui était poète à ses heures, féru de Baudelaire et des poètes parnassiens. Il prit Arthur Rimbaud en affection, lui ouvrit sa bibliothèque et lui fit découvrir notamment Rabelais, Hugo, Banville, encouragea ses essais poétiques qui révélaient une étonnante faculté d’assimilation, une extrême précocité et même une originalité incontestable. L’adolescent fit pour lui un devoir : ____________________________________________________________ _____________________ ‘’Lettre

Notre thèse conduit donc à montrer que les « Trois Grâces » de la Poésie nouvelle ne jouissent pas tous du même prestige auprès du monde poétique chinois dans les années 1920-1930 et que son interprétation de la poésie française moderne n’est pas une adoption de toute une attitude de création poétique de celle-ci, mais une transformation du dynamisme poétique imposé de l’extérieur en dynamisme créateur interne de la poésie chinoise. Elle correspond aux intentions claires et guidées par le système

qui avait vingt et un ans, qui était poète à ses heures, féru de Baudelaire et des poètes parnassiens. Il prit Arthur Rimbaud en affection, lui ouvrit sa bibliothèque et lui fit découvrir notamment Rabelais, Hugo, Banville, encouragea ses essais poétiques qui révélaient une étonnante faculté d’assimilation, une extrême précocité et même une originalité incontestable. L’adolescent fit pour lui un devoir : _________________________________________________________________________________ ‘’Lettre de