La Colere Ionesco

fin de la description, qui se termine par le rire et la moquerie des femmes, la graphie nous assène cette réalité en évidence : « il était COMIQUE ET LAID, COMIQUE ET LAID pour sûr. » C'est à la fois une évidence et une sorte de sanglot, de cri de colère contre l'évidence. Une évidence qui pourrait excuser l'attitude du poète mais qui accentue au contraire la prise de conscience de sa lâcheté. Cette prise de conscience est associée à l’Albatros de Baudelaire que les hommes d'équipage torturent et

mobiliser le récepteur. Elle utilise impératifs, apostrophes ou interrogations oratoires qui suggèrent les réponses, souvent dans les discours publicitaires ou propagandistes. La tonalité oratoire a une fonction expressive et appelle à l’émotion (colère, indignation, pathétique). Étymologiquement, elle prend son origine de la prière ; une évidente vocation pour le discours public reste jusqu’aux nos jours. En utilisant les invocations, les images saisissantes, cette tonalité est capable de mobiliser

accréditer l'incroyable. Les noms, créés avec liberté, jouent le rôle d'effet de réalité. L'évocation des femmes est un élément hors-d'œuvre, mais qui joue aussi ce rôle. «Peur panique» est approprié puisqu'est ainsi désignée la peur provoquée par la colère d'un autre dieu, le dieu Pan. Le souci littéraire du jeune Tremblay, qui n'avait pas encore découvert le filon du joual, mais imitait plutôt Lovecraft tout en voulant écrire une prose française de haut niveau, se manifeste, par exemple, par le subjonctif

c’est une piece que l’on joue, & qu’on represente ; en laquelle on doit remarquer qu’un Amour legitime & reciproque ne doit pour l’ordinaire avoir en sa compagnie que des passions douces & agreables, d’obligeants reproches, des petites guerres, des coleres feintes, des souhaits, & des desirs innocents4. Ici, le diagnostic générique est fait par le biais de la nomenclature issue de la littérature profane. Cotin fait d’abord référence à la littérature grecque antique (le terme d’« Odes » est employé

Mathieu-Castellani, La Scène judiciaire et l'autobiographie, 1996) ▪ « Le comique étant intuition de l'absurde, il me semble plus désespérant que le tragique. Le comique n'offre pas d'issue. » Commentez et discutez ces propos d'Eugène Ionesco in Notes et contre-notes, 1966. • Les types de plans o Le plan dialectique ▪ Il permet d'envisager tous les aspects d'une question. Le plan dialectique exprime une thèse dans la première partie, une antithèse dans la

rehausse et réévalue les significations. On comprendra mieux, par conséquent, à quel point certaines formulations, particulièrement réductrices, relevées dans les copies sont déplacées : « Hugo se pose des questions » ; « il est déçu » ; « il est en colère ». Il y a là plus que de la maladresse, une négation de l’œuvre littéraire, entreprise de requalification de la pensée et des sentiments par le travail esthétique. Si trop souvent les analyses proposées par les candidats n’étaient pas à la hauteur

une opération de passe-passe métaphysique à un coût monstrueux ! 36/518 Dès lors je ressens ce qui toujours monte du plus profond de moi quand j’assiste à l’évidence d’une aliénation : une compassion pour l’abusé doublée d’une violente colère contre ceux qui les trompent avec constance. Pas de haine pour l’agenouillé, mais une certitude de ne jamais pactiser avec ceux qui les invitent à cette position humiliante et les y entretiennent. Qui pourrait mépriser des victimes ? Et comment

Surrealists Art and commerce Social comment Ideas The psychologists Poets of illusion Other playwrights Salacrou Cocteau Claudel Giraudoux Anouilh Conclusion 1940–68 The mainstream The literary play The philosophical play Sartre Camus New Theatre Ionesco Beckett Genet 346 347 348 350 350 351 351 352 352 353 353 353 354 354 354 355 355 356 357 357 358 359 359 359 360 360 361 362 363 363 364 364 365 365 366 366 368 369 370 CONTENTS xvii 371 372 372 373 373 374 375 375 376 376 377 378 379 380

premier volet d’une entreprise qui en comportera deux. Pour le philosophe, il s’agit de mener une réflexion de grande ampleur sur l’histoire de la conscience, telle qu’elle a été mise en forme par le roman au cours des deux derniers siècles. Les colères de ce penseur, luimême grand lecteur des Pères de l’Église, apparaissent très vite. Et ses développements se révèlent imprégnés d’une indignation à la Bernanos face à la démesure d’une littérature qui ose se substituer au Créateur. Cette irritation

monde (ou l’idée qu’on en a) est de peu d’aide pour ce faire : pourquoi peut-on dire aussi bien « Il a les cheveux frisés » et « Il est frisé », mais non, avec le même sens, « Il a les cheveux raides » et « Il est raide » ? Pourquoi « Elle est en colère » constitue-t-il une phrase banale, et non « Elle est en peur » ? Quelle est la différence entre « Je le vois arriver » et « Je le vois qui arrive » ou « Je vois qu’il arrive » ? Faire de la grammaire, c’est apprendre à observer, réfléchir, raisonner