Le Dolorisme

Cette curieuse confusion entre la création et la souffrance contribue à sa manière à renforcer l'association accouchement et douleur dans les esprits. La civilisation « judéo-chrétienne » se différencie donc par ce que René Leriche avait appelé le dolorisme, qui déborde le simple cadre du rachat et du travail. La douleur sera considérée comme normale, comme une loi de l'espèce. Elle sera conçue comme un sixième sens ; on lui attribuera une valeur de signal ; on la croira bonne, utile, efficace non seulement

peut se définir d’abord comme prise de conscience de la différence, comme mémoire, comme fidélité et comme solidarité Mais la Négritude n’est pas seulement passive Elle n’est pas de l’ordre du pâtir et du subir Ce n’est ni un pathétisme ni un dolorisme La Négritude résulte d’une attitude active et offensive de l’esprit Elle est sursaut, et sursaut de dignité Elle est refus, je veux dire refus de l’oppression Elle est combat, c’est-à-dire combat contre l’inégalité Elle est aussi révolte. Mais

On le retrouve dans le Discours sur la Négritude, de Aimé Césaire, prononcé le 26 février 1987. De la ligne 24 à 26 «Mais la Négritude n'est pas seulement passive. Elle n'est pas de l'ordre du pâtir et du subir. Ce n'est ni un pathétisme ni un dolorisme.», pour définir le terme de la Négritude, il y a nécessité de définir d'abord le terme par le rejet pour évacuer tous les clichés attachés à ce concept. C'est un argument qui prend en compte les arguments défavorables à sa thèse. Une autre manière

qu'idéal de vie. Dans cette volonté de Dieu de prendre ce que la condition humaine a de plus misérable, il naît une sorte de dolorisme chrétien : la souffrance a quelque chose de sacré car Dieu lui même à souffert (martyre → saints), une fascination morbide pour la souffrance et la douleur. Dans la pensée de Nietzsche critique très violemment ce dolorisme chrétien. Dolorisme non défendu visiblement dans les évangiles mais thème de la « pauvreté volontaire » : « il est plus facile pour un chameau de

omniprésente. Il se produit alors des comportements nouveaux : un mysticisme frénétique qui se voit dans l’architecture et la peinture : l’art baroque exacerbé. Mais aussi dans la littérature comme ici. La religion atteint son paroxysme. A cela s’ajoute le dolorisme : les flagellants. Il s’agit d’une religion hystérique qui s’enracine dans la peur de la mort et dans la Culpabilité. Le message des catholiques est ici très clair : sur terre il faut expier le péché originel, il y aura une récompense dans l’au-delà

douleurs avec vous ! »mais comme l’amour qui la cause , la douleur n’est jamais suffisante puisque toujours supportable.   Ainsi, dans un tel acte d’autodestruction, le seul plaisir de la jeune femme réside dans le fait de se complaire dans un dolorisme morbide, qui, au fil du temps devient de plus en plus cruel et dont la seule issue apaisante serait la mort. Telle une héroïne tragique, Mariane est le jouet de forces qui la dépassent et qu’elle décrit sur un mode hyperbolique : « je vous aime

Mais alors comment refuser l’état conscient de façon consciente, comment désirer l’inconscience ? Eh bien par toutes les conduites de fuite quotidiennes :l’inattention, l’étourderie, la rêverie, l’ivresse plus ou moins forte, la maladie, le dolorisme, la victimisation, le refus de la lucidité, la bêtise, l’oubli volontaire, etc. Ce sont autant de ruses, de tactiques, de moyens employés pour nous détourner provisoirement du spectacle cru du réel. Ainsi nous nous enfermons dans notre monde imaginaire

confronté à la hargne homophobe de ses camarades de classe, il est la victime d'une société irriguée par la violence et gangrénée par  les préjugés. Ce roman de poche agit sur notre sensibilité avec la force d'un coup de poing dans l'estomac, sans dolorisme et sans voyeurisme. Le livre à peine posé, on se dit alors que peut-être les romans à la guimauve ont leur raison d'être aussi...     Conclusion      Qu'est-ce qui est franchement ordinaire ou tout à fait extraordinaire ? La banalité tout comme l'originalité

inconsciente. Mais alors comment refuser l’état conscient de façon consciente, comment désirer l’inconscience ? Eh bien par toutes les conduites de fuite quotidiennes :l’inattention, l’étourderie, la rêverie, l’ivresse plus ou moins forte, la maladie, le dolorisme, la victimisation, le refus de la lucidité, la bêtise, l’oubli volontaire, etc. Ce sont autant de ruses, de tactiques, de moyens employés pour nous détourner provisoirement du spectacle cru du réel. Ainsi nous nous enfermons dans notre monde imaginaire

d'un véritable culte du corps, de la beauté physique et du sport avant même l'usage qu'en feront plus tard le pétainisme et le nazisme. Dans mon milieu juif laïc, on cultivait volontiers cette tendance : il s'agissait de lutter contre une sorte de dolorisme prétendu typiquement juif, ce que j'appelle dans le film "l'esprit oï, oï, oï". C'est-à-dire une propension à se plaindre, à renoncer, à ne pas se fortifier pour pouvoir, le cas échéant, se défendre. Mon père, comme le personnage de Maxime dans le