Le Léthé

ainsi qu’à la suppression de six poèmes : Les Bijoux, Le Léthé, À celle qui est trop gaie, Lesbos, Femmes damnées et Les Métamorphoses du vampire. En effet, Baudelaire est considéré comme frôlant la pornographie dans des vers comme : Dans Les Bijoux: Elle était donc couchée et se laissait aimer, Et du haut du divan elle souriait d’aise À mon amour profond et doux comme la mer, Qui vers elle montait comme vers sa falaise. Dans Le Léthé : Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants Dans

ouvre la possibilité d’appréhender le présent avec un regard neuf.2 - La divinité Léthé : dans l’Antiquité grecque, la divinité Léthé (l’Oubli) portait le nom d'un fleuve des Enfers. On raconte que les âmes des morts buvaient les eaux du fleuve pour oublier leur vie terrestre. Ayant complètement effacé leur passé, elles étaient ainsi prêtes à entamer une nouvelle vie en se réincarnant dans un autre corps. Les eaux du Léthé permettaient alors de mieux appréhender le passage de la mort à la vie : elles

cependant se demander pourquoi rendre ce thème éponyme, alors que les poèmes consacrés au saphisme ne sont que très peu nombreux dans les Fleurs du Mal : il s’agit essentiellement de Lesbos et de deux poèmes de Femmes damnées : Delphine et Hippolyte et le Léthée. C’est que Baudelaire retrouve en elles l’expression de plusieurs thématiques qui lui sont chères. Celles que le poète en éternelle quête d’absolu appelle « chercheuses d’infini » sont, comme lui, mises au ban de la société, et comme lui des êtres

était personnifiée par Orcus (Thanatos en grec). Morta, une des trois Parques (Nona, Decima, Morta), et sans doute la plus redoutée, coupait le fil de la vie. Cinq fleuves parcourent les Enfers : le Styx, l’Achéron, le Cocyte, Phlégéthon et le Léthé. Quand une âme rejoint les Enfers, elle doit payer une obole à Charon, le nocher des Enfers (d’où l’usage d’insérer une pièce dans la bouche du mort), afin qu’il lui fasse traverser le Styx ou l’Achéron. Ceux qui ne pouvaient le payer restaient à errer

attribuer un nouveau corps. Au moment de se réincarner, les âmes vont boire l’eau du Léthé (les âmes des justes et celles des méchants qui avaient expié leurs fautes aspiraient à une vie nouvelle, et obtenaient la faveur de revenir sur la terre habiter un corps et s'associer à sa destinée. Mais avant de sortir des demeures infernales, elles devaient perdre le souvenir de leur vie antérieure, et à cet effet boire les eaux du Léthé, qui provoquaient l'amnésie), pour oublier ce qu’elles ont vécu lors des réincarnations

résonnent comme un obsessionnel leitmotiv. Nées d'une volonté de transcendement (Élévation), les tentatives de dépasser cet accablement s'avèrent presque toujours décevantes. Pour la plupart, elles ne mènent guère qu'à un endormissement passager (Le Léthé). La sérénité ne semble accessible qu'en faisant revivre un passé révolu (Parfum exotique). Seule une synesthésie - fusion totale des sens, où l'odorat (grâce aux odeurs corporelles - notamment celle de la chevelure, au parfum, à l'encens...), la vue

source de questionnement et d’inspiration. On se demande s’il faut partir ou rester. Le voyage est en fait quelque chose d’imaginaire et cela est relaté dans le poème «Le léthé», qui est le fleuve de l’oubli. On veut plonger dans l’oubli si le monde est trop insupportable et qu’on ne sait plus quoi y faire. Il reste alors le léthé. Pour y arriver, il y a les paradis artificiels, c’est-à-dire les drogues. Le voyage moderne est le voyage qui se permet de se quitter soi-même. La poésie de Baudelaire

mais considère qu'en se qui touche à la morale publique et aux bonnes moeurs, il y a bien lieu à condamnation, l'ouvrage contenant des passages ou expressions obscènes et immorales.Il ordonne la suppression des poèmes suivants: «Les Bijoux», «Le Léthé», «A celle qui est trop gaie», l'une des «Femmes damnées». «Lesbos», les «Métamorphoses du Vampire» (pour leur lecture, prière de vous reporter à vos manuels scolaires). Baudelaire et ses éditeurs sont condamnés à payer une amende (300 F pour l'écrivain)

établi à la direction générale de la Sûreté publique, proposant de déférer au parquet les Fleurs du Mal, car elle est« profondément immorale », et dont certaines pièces semblaient attentatoires à la morale publique (Les Bijoux, Sed non satiata, Le Léthé, A celle qui est trop gaie, A une mendiante rousse, Lesbos, Femmes...

l’âme, avant son incarnation, justifie toute la pratique socratique de la maïeutique, art d’accoucher les esprits, et encourage l’effort intellectuel. La vérité elle-même (aléthéia) est étymologiquement, une « absence d’oubli » (a- privatif et léthé : oubli) et donc un « dévoilement »