Le Moi Est Il Haïssable

l’un de l’autre.  Pour tenter de comparer ces deux personnages, je laisserai volontairement de côté ici la question du contenu de l’idéologie elle-même : en effet, à mon sens, celle-ci, par l’évidence de sa réponse – Torquemada impose une doctrine haïssable et meurtrière, la puissance coercitive de l’Église dans toute son horreur, alors que Cimourdain oeuvre pour le progrès de l’Humanité, et donc Cimourdain est moralement meilleur que Torquemada –, peut en effet nous masquer les affinités profondes

Sa confection relève de plusieurs paramètres : une recherche peut être extraordinairement performante, l’auteur ayant découvert des sources inattendues ou méconnues ou ayant développé des argumentations lumineuses, et le résultat final proprement haïssable en raison d’un découpage abscons. Il faut bien comprendre que l’écriture d’un mémoire ou d’une thèse est une fabrication d’ordre artistique, comme toute écriture…il s’agit d’écrire pour être lu, et l’équilibre de l’ouvrage final entre en ligne de

testimoniale (2), c'est-à-dire en quoi le récit témoigne de la vie de son auteur et des personnages rencontrés, a pris peu de place chez les géographes, car cette dimension est pour eux trop subjective. Or, chez la plupart de mes confrères, le moi reste haïssable. C'est regrettable. J'ai dû passer par le raisonnement de M.S. Samuels (1978) sur l'humanisme de la Renaissance, qui marque la fin de la guerre contre le moi (qui caractérisait le Moyen Age), pour proposer cette idée. Un récit de voyage pose la

à l’œuvre) doit d’abord être suivie d’un déni de ce qui semble excessif ou impossible (ce que nous avons nommé tout à l’heure le scandale du mal). Ce n’est qu’après cette prise de conscience que l’homme peut revenir à l’intuition première du mal haïssable. Cette manière d’envisager le mal montre que seule la capacité personnelle de pensée peut faire obstacle à la « banalité du mal » qui menace : comprendre le mal semble indispensable pour celui qui cherche à agir contre le scandale et l’injustice

demi-siècle (695-641), un état de choses fait pour exciter la répulsion et qui était dû en partie au jeune âge de ce prince. Quand c’est un enfant qui occupe le trône et ses serviteurs qui gouvernent, l’ambition, la cupidité et d’autres passions plus haïssables encore trouvent toutes portes ouvertes devant elles, si les maîtres du pouvoir n’ont pas le cœur assez haut pour placer la patrie au-dessus de leur égoïsme. Or, tels n’étaient pas les grands qui entouraient le nouveau roi. Irrités, au contraire

dans cette page car ce quartier est plus qu’un reflet réaliste, c’est un fantasme, l’expression d’un rêve, le langage d’une mythologie inconsciente que perçoit et dévoile M. Duras. Car la narratrice ne dit pas au lecteur : regardez comme ils sont haïssables, ces colons. Elle dit : regardez comment ils pensent, comment ils se voient, comment ils se rêvent. Sa condamnation est indirecte, ironique. En s’introduisant dans les consciences, les mentalités, elle révèle une démesure, une folie, un délire.

sentiment de jalousie. Difficile de voir l’autre réussir là où l’on échoue. Il faut apprendre le détachement de soi, l’ironie envers soi-même. Ce qui peut parfois paraître frivole mais le gain est important car l’on apprend par là à se séparer du « moi haïssable » dont parle Pascal. Le mérite c’est de reconnaître le mérite. Le démérite c’est de l’ignorer. Le vice c’est de l’aveugler. Le mal radical c’est de l’abaisser. Il convient d’être attentif à ce point. L’inconscient démérite car il ignore. Mais ignorer

dans tout ça ? Tel un miroir brisé, il fragmente et fait saigner l’histoire qu’il raconte. J’éprouve une grande sympathie pour Art Spiegelman. Et par sympathie, j’entends communauté de sentiments. En tentant de reconstituer l’histoire de ce père haïssable qui n’a aimé qu’une seule personne dans sa vie (lui-même), qui a eu la chance (ou l’entregent) de survivre aux camps et qui n’a cessé de mettre cette expérience en avant pour se faire plaindre ou justifier son autoritarisme et son insensibilité,

anecdotique à la personne réelle. Dans la citation, l’idée d’une vie passée ramenée à quelque prétexte remanié artistiquement ne semble pas étrangère à cette tradition, quand bien même on y repère aussi un certain dandysme. Si le moi ne semble pas haïssable à Genet, c’est au nom de sa puissance de métamorphose littéraire et d’une capacité à s’abstraire, par l’écriture, des réalités de l’expérience vécue. -celui de la critique moderne, qui stigmatise, dès la fin du XIXème siècle, les récits autobiographiques

blessure du narcissisme secondaire donc la conséquence naturelle est le retrait de l’investissement objectal : incapacité à aimer quelqu’un d’autre que soi même. L’investissement de l’autre permet l’identification ; or, l’autre est dangereux et haïssable, le Moi régresse donc au stade du narcissisme primaire.  Confirmé par Ferenczi qui constate que les névrosés de guerre ont des troubles sexuels et que leur libido était inhibée par des fixations à des stades antérieurs : fixée au stade du narcissisme