Les Aveux Phèdre

il le sera dans l’autre. On a souvent fait remarquer avec quelle sévérité Platon juge la rhétorique et les orateurs athéniens. Sauf Aristide le juste, aucun ne trouve grâce devant lui. Périclès lui-même, dont il a fait un bel éloge dans le Phèdre, a, comme les autres, corrompu le peuple et il a été justement condamné. Ce jugement est d’une criante injustice et en contradiction complète avec celui que Thucydide a porté sur le grand homme d’État athénien [1]. La rhétorique elle-même n’est

j’ai dit n’avoir jamais rencontré personne qui le sût. » Gorgias n’est pas là. On ne fait pas parler les absents. La philosophie suppose le dialogue c'est-à-dire la parole vivante. C’est une des raisons pour laquelle Socrate (comme il est dit dans le Phèdre) se méfie de l’écrit. L’écrit ne peut se défendre. On ne peut donc discuter de ce que pense Gorgias qui ne peut se défendre. Mais on peut discuter de ce que pense Ménon. Toujours l’ironie : moi je ne sais pas ce qu’est la vertu, dit Socrate, mais

permettre aux élèves de réactualiser les connaissances acquises sur la tragédie en seconde. 12. Toutes proportions gardées, l’inspiration tragique de Manon Lescaut n’est probablement pas étrangère au modèle racinien de la passion. L’aveu de Phèdre à Œnone en est l’une des pièces maîtresses. Le registre tragique se manifeste, entre autres, par l’emploi du champ lexical de la fatalité (« ce nom fatal », « le feu fatal à tout mon sang », « incurable amour », « Cruelle destinée ! »), l’obsession

permettre aux élèves de réactualiser les connaissances acquises sur la tragédie en seconde. 12. Toutes proportions gardées, l’inspiration tragique de Manon Lescaut n’est probablement pas étrangère au modèle racinien de la passion. L’aveu de Phèdre à Œnone en est l’une des pièces maîtresses. Le registre tragique se manifeste, entre autres, par l’emploi du champ lexical de la fatalité (« ce nom fatal », « le feu fatal à tout mon sang », « incurable amour », « Cruelle destinée ! »), l’obsession

anno U. C. DCCXXXIII nupta est Agrippae, qui ex ea , anno subsequente, Caium, omnium libcrorum primum tulit. » (P. Ovidii vita, per J. Masson. Vide Dion., lib. LIV, pag. 525 et 526.). 7 sénat et même à l'univers? On entrevoit bien, dans les aveux comme dans le silence d'Ovide, une atteinte indiscrète, ou peut-être téméraire, à la majesté impériale ; la comparaison que le poète fait de son erreur avec celle d'Actéon, semble indiquer qu'il y a là une divinité blessée : Nam non sum tanti, ut

traduction d’Émile CHAMBRY 10 On a souvent fait remarquer avec quelle sévérité Platon juge la rhétorique et les orateurs athéniens. Sauf Aristide le juste, aucun ne trouve grâce devant lui. Périclès lui-même, dont il a fait un bel éloge dans le Phèdre, a, comme les autres, corrompu le peuple et il a été justement condamné. Ce jugement est d’une criante injustice et en contradiction complète avec celui que Thucydide a porté sur le grand homme d’État athénien 1. La rhétorique elle-même n’est

le coeur qui s'ignore en état de légitime conquête connaît des hésitations qui font les délices des spectateurs. Cet amour est parfois en sommeil et renaît, parfois déclinant et mourant. Alors que les valets et les suivantes vont vite dans leurs aveux mutuels, les maîtres font face à plus d’obstacles, leur désir s’opposant au monde social ; ils font parade de coquetteries, sont victimes d’illusions et de ruses, se perdent dans des détours psychologiques, de prévisibles déviations. La naissance

|Commentaire : Viau, Pyrame et Thisbé, V, 2 | |- Viau, Pyrame et Thisbé, V, 2 |Dissertation : Peut-on tout montrer au théâtre ? | |- Racine, Phèdre, V, 7 |Invention : A la sortie d’une représentation de Roméo et Juliette, deux | |- Hugo, Hernani, V, 6 |spectateurs contemporains débattent. L’un défend l’idée que le théâtre

christianisme, - écrit-il à ce propos - comme chacun sait, est une confession. Cela signifie que le christianisme appartient à un type bien particulier de religions : celles qui imposent, à ceux qui le pratiquent, des obligations de vérité”45. Les Aveux de la Chair, son dernier ouvrage aujourd’hui encore inédit, explore cet argument et ses liens avec les techniques d’individuation mises en place par le pouvoir ecclésiastique. La parrhèsia, quant à elle, n’est jamais une forme de confession puisque

captifs, il se trouva des poésies, des traductions de tragédies grecques, quelques pièces de théâtre français » (p. 64). Le chapitre 12 est plus spécifiquement consacré au théâtre et sont citées plusieurs pièces clas‑ siques : Tartuffe, Iphigénie, Phèdre, Andromaque, Athalie, Rodogune, Cinna et Les Plaideurs (p. 65) ; — l’histoire : il écrit même une sorte de dissertation sur l’histoire ancienne (chap. 11). En revanche, les ouvrages critiques littéraires sont décriés : « quelques-uns de ces petits