Lorenzino de Médicis

aujourd’hui, a attiré les foudres de la censure, comme en témoigne ce rapport : « Nous ne croyons pas que cette œuvre, arrangée telle qu’elle est, rentre dans les conditions du théâtre. Les débauches et les cruautés du jeune duc de Florence, Alexandre de Médicis, la discussion du droit d’assassiner un souverain dont les crimes et les iniquités crient vengeance, le meurtre même du prince par un de ses parents, type de dégradation et d’abrutissement, nous paraissent un spectacle dangereux à présenter au public

Valère qui était amoureux de Camille. Lorenzaccio, Musset, 1834 L'action se passe à Florence en janvier 1537. Le patricien florentin Lorenzino de Médicis1, âgé de dix-neuf ans, jeune homme studieux, admirateur des héros de l'Antiquité latine et grecque, se voue à la restauration de la République. Tâche difficile : son lointain cousin, le duc Alexandre de Médicis, règne sur Florence en tyran avec l'appui du Saint-Empire et du pape. Lorenzo devient fidèle serviteur du duc, son familier ainsi que

Praxède, 33. Aventures de Lydéric, grand-forestier de Flandre, 34. Nouvelles Impressions de voyage (Midi de la France), 35. Excursions sur les bords du Rhin 36. Souvenirs de voyage  37. Un mariage sous Louis XV (théâtre) 38. Jeanne la pucelle 39. Lorenzino (théâtre) 40. Le Speronare, 41. Le Capitaine Arena , 42. Halifax (théâtre) 43. Le Chevalier d'Harmental, 44. Le Corricolo, 45. Les Demoiselles de Saint-Cyr (théâtre), 46. Louise Bernard (théâtre), 47. Filles, Lorettes et Courtisanes 48. Georges

Corneille), Musset crée un personnage porteur d’un profil héroïque différent, singulier. Il est, nous l’avons annoncé dans notre introduction, une incarnation parfaite de ce que l’on pourrait appeler un anti-héros. Compagnon de vices du Duc Alexandre de Médicis, pourvoyeur de ses débauches, cynique et cruel à souhait, Lorenzo illustre ce mot de La Bruyère : « Il semble que le héros est d’un seul métier qui est celui de la guerre et que le grand homme est de tous les métiers… l’un et l’autre mis ensemble

-          A propos des rôles de femmes ou d’hommes tenus au théâtre par des interpérètes de l’autre sexe, voir Stage Beauty…. 2 Lorenzo un entremetteur, un homme de l'entre-deux Au service de l’hybris (hubris), la démesure, sexuelle d’Alexandre de Médicis. Simplement un auxiliaire. Lorenzo n'est pas un prédateur comme Alexandre.. Un « entremetteur », et une sorte d’espion politique (I, 4). I, 1 : « Patience, Altesse, patience ». Modérateur ? Non, l’organisateur de la débauche princière. Il sait

modification rend le personnage plus romantique. L'action se passe à Florence en janvier 1537.Le patricien florentin Lorenzino de Médicis (ne pas confondre avec Laurent le Magnifique), âgé de dix-neuf ans, jeune homme studieux, admirateur des héros de l'Antiquité latine et grecque, se voue à la restauration de la République. Tâche difficile : son lointain cousin, le duc Alexandre de Médicis (1510-1537), règne sur Florence en tyran avec l'appui de l'empereur de Prusse et du pape[1] ; une garnison allemande

adoptif mais autoritaire. Il symbolise depuis l’opposition à la tyrannie, « tous les Césars du monde me faisaient penser à Brutus ». Toutefois, s’il n’arrive pas à libérer Florence, Lorenzo ne devient pas non plus un Brutus des temps modernes : un Médicis succède à un autre, un pouvoir fort à un autre. De plus Lorenzo connaît d’avance l’inutilité de son geste : politiquement, il tue pour rien. Il se demande même quelles sont les raisons qui le poussent à vouloir la mort de l’homme qui lui « a fait

(I,1, III,3...) et est le seul à avoir le droit à trois monologues (IV,3,5,9). Même absent, il est au centre de nombreuses conversations (cf.I,4; I,6...). Ainsi, onomastiquement, il est le personnage avec le plus grand nombre de surnoms : Renzo, Lorenzino, Renzino, Renzinacci, Lorenzetta. Il est aussi celui qui apparaît en arrière-plan (cf.I,2) - Lorenzo est un héros parce qu’il sait mener à bien son action, contrairement à Philippe Strozzi, Pierre Strozzi ou la marquise Cibo. Chacun d’eux a différé

personnes qui forment une classe domninante), les familles arritocratiques se partagent le pouvoir sous la protection du pape, de l'empereur d'Allemagne et de Charles Quint. Le duc Alexandre de Medicis règne dans une atmosphère de débauche qui scandalise le peuple et les millieux républicains. Le héros, Lorenzo de Medicis descend de Côme l'ancien; toutes ces indications sont avérées historiquement. Si le drâme suggère les splendeurs de la Renaissance italienne, il évoque aussi par transposition la position

les autres, bien qu’en réalité il porte les marques d’un véritable dénouement. Il a d’ailleurs souvent été supprimé des versions contemporaines de mise en scène, et atrophié voire dénaturé dans certaines rééditions modernes. Mais si Alexandre de Médicis est tué à la fin de l’Acte IV, Lorenzo, lui, meurt mis en pièces par le peuple durant cet acte. Le couple Cibo se reforme pour faire bonne figure, le cardinal tire, dans l’ombre, les ficelles secrètes qui lui permettront de s’assurer un contrôle du