Mercantilisme Doha

L’Organisation mondiale du commerce n’est pas un club occidental. De plus en plus, les pays en développement y affirment leur poids. En dépit d’intérêts divers et parfois contradictoires, ils arrivent à soutenir un front commun. Pourtant, si la négociation de Doha échoue, ce sera moins en raison de ce « front » que du fait d’une absence de volonté d’aboutir qui touche tous les camps. politique étrangère Les négociations commerciales internationales font périodiquement la une de l’actualité lorsque les conférences

seulement de définir les règles du jeu du commerce mondial mais également d’abriter les négociations commerciales entre pays membres en vue de promouvoir la libéralisation des échanges. Avant l’actuel cycle de négociation multilatérale (round), dit de Doha, huit se sont succédés, chaque fois plus longs et englobant davantage de questions. En effet, au lendemain de la seconde guerre mondiale et jusqu’aux années 1960, la priorité était donnée à la baisse des tarifs douaniers, laissés aux niveaux particulièrement

16 octobre 2003 Institut Français des Relations Internationales Pour une relance du cycle du développement : refonder le consensus multilatéral après Cancun Par Jean-Marie Paugam chercheur à l’IFRI 2 Résumé Le programme de développement de Doha conjuguait trois demandes divergentes des membres de l’OMC : les pays en développement voulaient rééquilibrer en leur faveur les accords existants ; les Etats-Unis voulaient un nouveau cycle de libéralisation ; l’Europe le voulait aussi mais en

se sont déroulées de 1986 à 1994, et dans les négociations menées antérieurement dans le cadre de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). De nouvelles négociations ont lieu maintenant à l’OMC, dans le cadre du “Programme de Doha pour le développement” lancé en 2001. Quand les pays se sont heurtés à des obstacles au commerce qu’ils voulaient réduire, les négociations ont permis d’ouvrir les marchés. Mais l’ouverture des marchés n’est pas le seul objectif de l’OMC. En effet

internationaux 32 16 Les doctrines conflictuelles Mercantilisme, nationalisme économique, réalisme 33 Le mercantilisme •Premiers écrits au début du XVI° siècle •La richesse et la puissance impliquent l cu l i ’ cmua o d mé u péi x a tn e t x rc u a e obtenus par la conquête (Espagne, Portugal), le commerce (Angleterre), les exportations agricoles (Sully) ou manufacturières (France) 34 17 Le mercantilisme •Le mercantilisme est un nationalisme économique •Un nécessaire excédent

1- Capitalisme Le capitalisme est apparu au siècle des Lumières : liberté et progrès technique. Cela a entrainé une démocratisation, grâce à la révolution agricole et ensuite industrielle. C’est une réaction au mercantilisme, c’est-à-dire une captation des richesses par le pouvoir, donc plus de guerre et instabilité. Pas d’alternative car cela priverait de liberté. Montée en puissance des banquiers et commerçants. On voit une hausse des investissements, une hausse des échanges et une croissance

intellectuelle TRIPS), baisse de 40 % des barrières douanières. ; et créations de l’omc. Accords de Marrakech conclu le cycle). Conférence de Seattle en 99 : opposition américains et européens sur la libéralisation de l’agriculture. Conférence de Doha : problème des politiques de subventions américaines concernant notamment le coton, et mettant en difficulté des pays africains comme le bénin le Burkina Faso le mali, le Tchad. Aucune avancée significative lors de la conférence de Cancun en 2003.

propriété intellectuelle TRIPS), baisse de 40 % des barrières douanières. ; et créations de l’omc. Accords de Marrakech conclu le cycle). Conférence de Seattle en 99 : opposition américains et européens sur la libéralisation de l’agriculture. Conférence de Doha : problème des politiques de subventions américaines concernant notamment le coton, et mettant en difficulté des pays africains comme le bénin le Burkina Faso le mali, le Tchad. Aucune avancée significative lors de la conférence de Cancun en 2003.

internationaux, préconise la spécialisation internationale et la suppression de toute entrave aux échanges. Au « laisser-faire » du libéralisme concurrentiel correspond ainsi le « laisser passer » du libre-échange. Cette théorie est en réaction au mercantilisme. Le libre-échange est un stimulant puissant du développement économique des nations : • l’augmentation de la taille du marché génère des économies d’échelle qui stimulent la croissance des entreprises ; • la concurrence renforce

sur les produits manufacturés, supprime toute prohibition à l’importation (1842), écarte la préférence impériale en faveur des produits des colonies (1845), abolie les Corn Laws7 (1846) et les Actes de Navigations8 (1849), derniers vestiges du mercantilisme". D’autres auteurs tels, John Stuart Mill (1848) ou Jean-Baptiste Say (1852) complètent cette approche théorique et confortent l’optimisme classique sur les vertus du libre-échange international. A partir de cette époque l’exportation des hommes