Nostalgie Pauca Meae

sur l'île de Jersey. Marqué à tout jamais par la mort de sa fille Léopoldine, Hugo annonce dans sa préface qu'on ne peut réconcilier ces deux parties : "un abîme les sépare, le tombeau". Les plus beaux poèmes d'Hugo sur la force de la nature, la nostalgie de l'enfance et la fatalité de la mort se trouvent dans Les Contemplations. Ils sont indépassables. Dans cette œuvre en vers, Hugo joue d'une variété de rythme et de ton assez incroyable. Classique par moment, romantique, sage parfois, vénérant ses

de trois livres chacun. Ces «mémoires d’une âme» s’élèvent par degrés de l’évocation paisible d’un bonheur individuel (‘’Un soir que je regardais le ciel’’) à la méditation douloureuse mais apaisée sur le grand deuil de 1843. Sous le titre de ‘’Pauca meae’’, emprunté à Virgile, Hugo dédie à la mémoire de sa fille disparue quelques-uns de ses vers les plus émouvants, puis le rappel du premier drame de l’histoire humaine (Adam et Ève pleurant sur leur fils dans ‘’Les malheureux’’) jusqu’à la vision

seulement ses crimes mais aussi sa volonté d’usurper un rôle ordinairement dévolu aux hommes. 266-267 feminae nequitiae/robur uirile.chaque évènement est réduit à l’échelle du monde égocentrique de la femme Les mots pour le dire Pour exprimer la nostalgie du souvenir et des regrets, le poète utilise le canal de la poésie doublé d’une rhétorique judiciaire -dire l’indicible -la sententia a priori incompatibilité entre l’intimité du sentiment et le caractère général de la formulation, le recours à la

République (1848-1852) IIIe République (1870-1940) Second Empire (1852-1870) 37 Voix eures 1849 Enterrement à Ornans, de Gustave Courbet 1862 Les Misérables 1877 L’Art d’être grand-père 1851-1870 Exil de Victor Hugo 1853 Les Châtiments 1856 Pauca meæ 1838 Ruy Blas 1885 Mort de Victor Hugo 1856 Les Contemplations Révolution de 1848 Coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte (qui deviendra l’empereur Napoléon III en 1852) 1851 e Juillet ieuses) ppe ançais Jules Ferry et l’école gratuite

Victor Hugo prend soin de ne pas citer le nom de l’enfant disparue, Léopoldine. Il ne la désigne qu’en fonction du lien affectif qui la relie à lui. Ainsi la référence à la dixième Bucolique de Virgile dans la formule concise et elliptique « Pauca meae » illustre le refus de toute effusion. Si le poète ne nomme pas explicitement Léopoldine, c’est sans doute pour transcender la seule dimension intime de son tombeau poétique, ce qui est déjà préparé par l’évocation de deuils et de chagrins qui

baigne dans une aura mystique * ! Les Contemplations est un recueil de plus de 11000 vers !, orchestré en 6 livres : . « Autrefois » = « Aurore » (livre 1) + « L’âme en fleur » (l. 2) + « Les luttes et les rêves » ( l. 3) ; . « Aujourd’hui » = « PAUCA MEAE » (l.4) + « En Marche » (l.5) + « Au bord de l’infini » (l.6).  la mort de Léopoldine est au centre du recueil (dans le poème intitulé « A celle qui est restée en France ») et, d’ailleurs, à la fin du recueil, le sommet de l’œuvre, se trouve

la fille disparue, Léopoldine. Pourtant Hugo prend soin de ne pas citer son nom. Il ne la désigne qu’en fonction du lien affectif qui la relie à lui. Ainsi la référence à la dixième Bucolique de Virgile dans la formule concise et elliptique « Pauca meae » illustre le refus de toute effusion. La date de la mort de l’enfant est certes inscrite au cœur du livre IV et du recueil, suivie d’une ligne de points qui en souligne visuellement l’importance fondatrice, et elle est relayée par des inscriptions

passé d’homme qui accède à la maturité passionnelle et poétique. Ainsi, dans cet extrait du poème « Tristesse d’Olympio », reprenant le thème lamartinien du pèlerinage sur les lieux de la passion naissante (pour Juliette Drouet), le poète élève ses nostalgies et ses espérances à la dimension d’un lyrisme grandiose, mais lucide : le cours du temps est irrépressible, la nature n’est pas le « conservatoire » fidèle de la passion ; seul le souvenir peut arracher l’homme à la menace de la « nuit qu’aucun

française ; écrit le Testament qui comporte plusieurs ballades en forme de bilan pour une vie fort mouvementées : la plus connue est celle qui évoque non sans humour la fuite du temps et les plaisirs éphémères. La beauté ne dure qu’un moment : un air de nostalgie dont RONSARD et les romantiques ne manqueront pas de faire un bon usage. La ballade des pendus  (ou l’épitaphe Villon) : La pluye nous a buez et lavez, Et le soleil dessechiéz et noircis ; Pies corbeaulx, nous ont les yeux cavez

de la question dans les esthétiques du XIXe siècle, l’on ne s’interdira pas, après s’être assuré de ce que les textes n’ont pas fait l’objet d’une étude en classe de seconde, de faire appel notamment aux sections « La Mort » des Fleurs du Mal, « Pauca meae » des Contemplations, comme à des poèmes précis de Gautier, Baudelaire, Vigny ou Mallarmé. 2. Formes et représentations Entre la mort spectaculaire et l’effacement, entre la mort intime et la mort de tous, la mort de soi et celle de l’être