Personnalité De Julien Sorel

Maupassant Portrait d’un héros en marche vers le succès (Incipit) INTRODUCTION Bel Ami est un roman d’apprentissage dont l’intérêt repose sur l’irrésistible ascension d’un personnage central rongé d’ambitions, Georges Duroy. Après Julien Sorel[1] et Eugène de Rastignac[2], cette « graine de gredin, qui va pousser dans le terrain où il tombera » (« Ce terrain est un journal »)[3] ose s’attaquer à Paris, la ville tentaculaire, la ville entre toutes les villes : comme eux, il sait utiliser

écriture à la fois maîtrisée et libre, un sens de la composition et du rythme inégalés ainsi qu’une bonne partie des thèmes chers à Stendhal. On retrouve ainsi la figure du jeune héros, Fabrice del Dongo, qui prend naturellement place aux côtés de Julien Sorel ou Lucien Leuwen dans le « panthéon » stendhalien ; le schéma du « roman d’initiation », les lieux stendhaliens, comme l’Italie, la prison, l’eau paisible des lacs, mais aussi les figures du père substitutif, des deux amantes « rivales », et même

celle d’un ratage héroïque : Julien Sorel, « héros lisard » selon le mot de son père, utilise les Mémoires de Napoléon comme un mode d’emploi décalé du monde. Ainsi il s’efforce comiquement d’appliquer les modalités de la conquête militaire à la relation amoureuse, établissant constamment des comparaisons entre ses petites actions et le livre qui lui sert de modèle. Ex : dans son entreprise de séduction de Mme de Rênal, quand il est percepteur des deux enfants Rênal, Julien établit comme un plan militaire :

plus générale.] Présente les personnages, la situation, le cadre. + Incite à continuer la lecture. Doit paraître suffisamment naturel, tout en informant. 94 Stendhal, Le Rouge et le Noir : première apparition de Julien Sorel […] En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fls aînés, espèces de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre

vie qui donne pour la première fois dans la littérature une impression de déjà vue. Mais on pense aujourd'hui qu'il y a une part de topoï, une parade de soi même. Une dramatisation mis en scène à travers la poésie. Il joue également sur sa propre personnalité, sur son nom. Il se présente comme un « Rude beuf » : une complaisance à se mettre en scène. Texte 3 : La complainte de Rutebeuf Il se met en scène à travers un certains nombres de déboires. On sent une forme d'exhibition de la misère qui

La tradition du roman d’analyse se poursuit allégrement au xxe siècle avec Maurice Barrès, Paul Bourget, Anatole France, Marcel Proust, André Gide, Raymond Radiguet, Jacques de Lacretelle, François Mauriac, Georges Bernanos, Marcel Jouhandeau, Julien Green, Colette, etc., et notamment avec la vogue du roman-fleuve, comme le Jean-Christophe de Romain Rolland, Les Hommes de bonne volonté de Jules Romains, Les Thibault de Roger Martin du Gard ou le cycle des Pasquier de Georges Duhamel.

à Marseille et se rallie définitivement à la France et à la république. 3 LE GLORIEUX GÉNÉRAL 3.1 La défense du pays Prud'hon, l'Impératrice Joséphine Peintre officiel de Napoléon Ier, Pierre-Paul Prud'hon réalisa de nombreux portraits de personnalités de la cour. Pierre-Paul Prud'hon, l'Impératrice Joséphine, 1805. Huile sur toile, 244 × 179 cm. Département des peintures, musée du Louvre, Paris. Scala/Art Resource, NY Durant l’été 1793, la France est menacée par l’Europe des rois coalisés.

aurait sa place dans ‘’Les liaisons dangereuses’’ de Laclos. Mais il ne voulut nullement réduire son roman à I'analyse psychologique : elle est au centre, elle n'est pas tout. Elle n'eût pas réussi à fonder l’intérêt à elle seule, parce que la personnalité de Jacob, si fouillée et si vivante qu'elle soit dans le détail, est d'un dessin général trop peu vigoureux. Intérêt philosophique Jacob peut indiquer qu’il s’est donné pour but l'instruction d'autrui, car la leçon morale du ‘’Paysan parvenu’’

échappe toujours à la volonté des personnages : celui du choix premier, de la naissance de l’amour et que ce moment a une influence fondamentale sur le reste de leur existence. Enfin, nous nous demanderons si, malgré un volontarisme inhérent à la personnalité de Stendhal que l’on retrouve dans ses personnages, il n’existe pas chez lui une forme de fatalisme qui le conduit à situer la liberté, et le bonheur ailleurs que dans l’âpre réalité. Il n’est quasiment aucun personnage de la Chartreuse de Parme

tirera les leçons de son éducation sentimentale : rien ne vaut les souvenirs et les illusions de l'adolescence. « Le rouge et le noir » de Stendhal ou quand l'amour est confondu avec revanche sociale. Mme de rénal n'a pas conscience d'être pour Julien Sorel un enjeu de conquête et de pouvoir. Cette histoire se finira par la mort des deux héros. Dans « Mme Bovary », Flaubert démystifie un certain nombre de poncifs. La grande passion romantique qui emporte l’âme devient un mariage d’affaires où les