Phedre Une Héroïne Pathétique

(libération, aide financière, pardon...) et de fait, des Grieux va adopter son discours à son interlocuteur pour mieux le manipuler ; il démontre sa parfaite maîtrise de la rhétorique. Il a recours au langage d’action pour Lescaut, aux sanglots pathétiques pour le supérieur de Saint-Lazare, à la fausse humilité pour son père… « Je lui répondis de la manière que je crus la plus propre à confirmer l’idée qu’il avait de nous » C. Le mélange de comédie et de tragédie Le roman suit un assombrissement

fut envoyé en prison. Le sujet de ‘’Bajazet’’ est très proche de celui des pièces de l’Antiquité consacrées à Hippolyte, le fils de Thésée pousuivi par la femme de celui-ci, Phèdre, en particulier celle d’Euripide, ‘’Hippolyte porte-couronne’’. De ce fait, on peut considérer ‘’Bajazet’’ comme une première esquisse de ‘’Phèdre’’. L’histoire de Bajazet est proche également proche de celle d'Atys, qui est aimé de la déesse Cybèle et amant de la belle Sangaride, cette histoire tragique ayant été contée

par Hugo. A côté des passages comiques, le spectateur ne peut que s’angoisser de voir un ignoble et machiavélique personnage poursuivre de sa haine deux innocents qui s’aiment d’un amour aussi impossible que romantique. Mais la pièce n’est pas que pathétique. Hugo y met aussi l’Histoire et invite à une réflexion politique : le peuple, incarné par Ruy Blas, ne peut-il pas légitimement demander des comptes à ceux qui le gouvernent et l’oppressent ? Jusqu’à quand sa parole sera t-elle muselée. Hugo et

défaite de leur patrie et du malheur de leur famille. Mais s’ils sont vainqueurs, ils auront amené la mort et le deuil dans leur propre famille. Or ce piège qui s’est refermé si brutalement sur eux ne semble pas dû au hasard, ce qui relèverait du pathétique : le combat a été suspendu et c’est pour éviter les horreurs d’une guerre civile que les rois ont décidé de remettre le sort de leur cité entre les mains de trois champions. Les rois ont logiquement choisi les meilleurs combattants de leur cité

sur la famille et sur le personnage noble et déterminé, seul face à son devoir. Les pièces d’Euripide (v. 480-v. 406 av. J.-C.) s’ouvrent à l’audace - l’héroïsme et le divin sont mis en question - et au mélange des genres. Moins dramatiques que pathétiques, Hélène, Andromaque ou Les Troyennes apparaissent comme de sombres visions des événements récents. On connaît surtout 1 Banu, Georges (sous la dir. de), « Tragédie grecque : Défi de la scène contemporaine », Études théâtrales n° 21, juillet 2001

création poétique qui immortalise les images qu'elle représente à la manière d'un tableau pictural. De plus, dans le poème « Mes deux filles », fonctionnant comme une sorte de photographie manquée, il n'est jamais question de tristesse et de pathétique. En effet, dans ce poème, la présence de la mort se lit partout comme une photographie manquante de la morte et de sa sœur sous le mode l'hypotypose, mais sans jamais convoquer le pathos. Cela permet de rendre compte d'un espoir face à la mort

c’était « peut-être » ce qui avait donné envie à Mme de Clèves d’avoir ces tableaux. Plutôt que la feinte incertitude de la romancière, le « peut-être » (p. 138, l. 200) un peu étrange qu’elle emploie veut sans doute traduire la mauvaise foi de son héroïne qui n’ose pas s’avouer tout à fait à elle-même la véritable raison qui lui a fait souhaiter d’avoir ces tableaux. Pour caractériser la façon dont Mme de Clèves regarde le portrait de M. de Nemours, Mme de La Fayette associe dans un oxymore deux mots

femmes sensibles : chez elles, la marquise condamne la fermentation imprudente des idées, leur occupation exclusive aux choses de l'amour. Cette fois, c'est à Mme de Tourvel que l'on pense. Écartelée entre son amour et son devoir, celle-ci se pose en héroïne tragique, et notre lecture de la lettre CII tentera de mettre en évidence son vocabulaire racinien et les atermoiements que la force irrépressible de la passion impose à la raison et à l'honneur : Où est le temps où, tout entière à ces sentiments

va quitter le monde, mais la Princesse de Clèves, elle, en est véritablement morte. Ainsi, au détour d’une phrase dont le rythme et la syntaxe frappent au sein d’un paragraphe dense et confus, le narrateur suggère l’idée d’une véritable héroïne tragique, une Phèdre trompée, écrasée par une misérable fatalité : la curiosité et l’orgueil de ses pairs. Le narrateur finit par le dire, « cette douleur si noblement contenue » (l. 54). Elle ne se laisse pas aller, voilà ce qui fait sa supériorité. Enfin

devient le « conseiller de la beauté ». • des genres brefs comme le portrait, la maxime, le blason (poème qui fait l'éloge de la beauté ou de la laideur en déclinant les parties du corps). • des romans fleuves multipliant les intrigues amoureuses : héroïne enlevée, lettres interceptées, chevalier déguisé,.... Le 17éme siècle : Le Classicisme ou le règne de la raison : La classicisme correspond à la première partie du règne de Louis 14 (1661-1685) et à la période de la monarchie absolue. La langue est