Temperance Gorgias

mais aussi attente, manque, et donc source d’inquiétude, de souffrance. Le rapport du désir à son objet est paradoxal, car le désir vise la possession de l’objet désiré, donc la fin du désir. Le désir vise, en ce sens, à s’autodétruire. Dans le Gorgias, Platon met en scène un dialogue entre Socrate et Calliclès. La question est de savoir s’il est possible de satisfaire tous ses désirs sans limite pour être heureux. Selon Socrate, chercher toujours un objet de satisfaction à son désir, c’est se préparer

la vérité qu’il s’attache ? Or, c'est à celui qui enfante et nourrit la véritable vertu qu’il appartient d’être chéri de Dieu ; et si quelque homme doit être immortel, c'est celui-là surtout ». Platon Banquet (210e212a). Platon, toujours, dans le Gorgias cette fois(491), s’applique à montrer l’impossibilité d’atteindre au bonheur dans la poursuit effrénée d’une satisfaction des désirs qui conduirait d’ailleurs à créer du désir seulement pour pouvoir le satisfaire et donc jamais satisfaire le désir

ce qui rend le commandement vertueux, c’est une qualité supplémentaire : ici la justice. Or, la justice, est-ce une vertu ou est-ce la vertu ? demande Socrate. La justice n’est pas la seule vertu, il en existe d’autres. Il y a le courage, « la tempérance, le savoir, la magnificence, et il y en a beaucoup d’autres. » (74a). Or, on ne saurait définir la vertu en se servant d’une vertu particulière. –4– Il faut trouver la chose qui fait que chacune de ces vertus soit vertu. Il faut trouver ce que

Socrate), que Platon écrivit aussitôt après la disparition de son maître. 2) La période de transition (390-385) Dans celle-ci on perçoit encore l'influence de la personnalité de Socrate mais où Platon présente déjà les thèmes propres de sa pensée (Gorgias et Ménon). 3) La période de maturité (385-370) Cette période inclut les grands dialogues (Phédon, Banquet, République, Phèdre). Enfin, la période qui correspond aux dernières années de sa vie (370-348) comprend ses dialogues les plus difficiles

valeur du plaisir La plupart des morales sont méfiantes à l'égard du plaisir, elles sont anti-hédonistes. L'hédonisme est pourtant une morale très ancienne dont Eudoxe est le premier représentant, il aurait plus convaincu par sa personne et sa tempérance que par ses arguments. Ses arguments se trouvent dans le livre X d'Eudoxe à Nicomaque d'Aristote : - les êtres vivants tendent universellement vers le plaisir. Or tout être désire ce qui lui convient, cette chose doit donc être le bien.

ce qui rend le commandement vertueux, c’est une qualité supplémentaire : ici la justice. Or, la justice, est-ce une vertu ou est-ce la vertu ? demande Socrate. La justice n’est pas la seule vertu, il en existe d’autres. Il y a le courage, « la tempérance, le savoir, la magnificence, et il y en a beaucoup d’autres. » (74a). Or, on ne saurait définir la vertu en se servant d’une vertu particulière. –4– Il faut trouver la chose qui fait que chacune de ces vertus soit vertu. Il faut trouver ce

la vieillesse et la mort. Il s'agit, pour tendre au bonheur, d'accumuler les instants agréables avant de mourir. L'hédonisme renvoie à cette boulimie des plaisirs immédiats. Telle est la thèse de Calliclès (personnage inventé par Platon, dans le Gorgias, et hostile aux idées de Socrate): « Pour bien vivre, il faut entretenir en soi-même les plus fortes passions au lieu de les réprimer, et à ces passions, quelques fortes qu'elles soient, il faut se mettre en état de donner satisfaction par son courage

la recherche éperdue du plaisir, de la richesse, de la gloire et des honneurs ne peut être qualifié d'heureux, il ne fait que remplir un tonneau des Danaïdes sans jamais parvenir à cet accord tant recherché. Comme le fait remarquer Platon dans Le Gorgias ceux qui vivent ainsi sont comparables à des passoires qui voudraient se remplir : « En effet, chez les hommes qui ne réfléchissent pas, (...) ce lieu de l'âme, siège des passions, est comme une passoire percée, parce qu'il ne peut rien contrôler

nous demanderons d'abord si satisfaire tous ses désirs est un principe d'existence, puis en quoi est il nécessaire de limiter ses désirs, et pour finir s'il existe une compatibilité entre morale et désir. Dans le Gorgias de Platon, Calliclès montre que la vertu n'est pas la tempérance, l'obéissance passive à la loi mais au contraire l'excellence dans l'action d'assouvir le plus possible nos désirs, en mettant au service son courage et son intelligence pour se laisser aller à ses désirs et ainsi

amoureux. Lucrèce, De la nature (1e siècle avant JC) « Tant qu’il nous échappe un objet convoité Semble a tous préférable, et quand nous l’obtenons, Vers un autre va notre avidité. Toujours béants, par la même soif de vivre obsédés. » Platon, Gorgias, Tonneaux des Danaïdes. Le désir apparaît comme la conscience d’une insatisfaction, comme l’image du tonneau sans fond impossible à remplir. Celui qui désire la gloire, n’en sera jamais rassasié, ni celui qui désire la richesse.  Le désir est