agriculture et sécurité alimentaire
Introduction
Depuis 2005, les urbains sont plus nombreux que les ruraux dans le monde. Si la population mondiale est passée de 2,5 milliards d’habitants à la fin de la Seconde Guerre mondiale à 6,7 milliards aujourd'hui, le nombre des citadins a, pour sa part, quintuplé : il atteint désormais 3,4 milliards d’hommes (Véron, 2007). En effet, la croissance démographique se fait prioritairement dans les villes : les démographes prévoient que la population mondiale atteigne entre 9 et 10 milliards d’âmes d’ici 2050, et plus de 90% de ces hommes supplémentaires seront citadins (Griffon, 2008). Le développement urbain se présente donc comme un fait majeur du XXIème siècle.
Cela pose alors un enjeu de taille pour la sécurité alimentaire. Les urbains sont des « consommateurs nets » de produits alimentaires : l’approvisionnement passe pour l’essentiel par le recours au marché, puisque la production alimentaire personnelle est anecdotique. Pour définir la sécurité alimentaire, on peut reprendre les trois dimensions proposées par le Sommet Mondial de l’Alimentation de 1996 (ESAF, 2004) : elle consiste en un accès à la fois physique et économique à une nourriture suffisante (aspect quantitatif), saine et satisfaisante sur le plan nutritionnelle (aspects qualitatifs), et ce pour tout le monde et en tout temps. A cela, on peut ajouter un aspect culturel, et considérer que la sécurité alimentaire passe par l’accès à une nourriture qui réponde aux modes et habitudes de consommation d’une aire socioculturelle donnée. La sécurité alimentaire se pose donc comme un enjeu central dans le cadre du développement des pays du Sud : c’est d’ailleurs le premier des Objectifs du Millénaire pour le Développement que de réduire l’extrême pauvreté et la faim. La question qui se pose est alors à la fois celle de la production alimentaire, qui doit demeurer suffisante pour assurer l’approvisionnement des marchés urbains, et de la