bergson la conscience et la vie
On rapporte cette capacité de distinction du bien et du mal à une faculté présente en tous : la conscience morale. Elle ne se détermine pas en fonction de ce qui est mais en fonction de ce qui doit être. Dès lors elle implique dans l'existence de tout homme un certain nombre de devoirs.
Mais quelle est l'origine de la conscience morale ?
En quoi consiste la morale ?
b. Un sens moral inné ?
Il est en effet plus simple, comme l'a fait Rousseau, de supposer l'existence d'un sens moral inné que le sentiment de pitié, selon lui, incarne. « Vertu naturelle », selon Rousseau, elle est antérieure à la raison et à toute réflexion : Il est donc certain que la pitié est un sentiment naturel, qui, modérant dans chaque individu l'amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l'espèce. (...) C'est, en un mot, dans ce sentiment naturel, plutôt que dans des arguments subtils, qu'il faut chercher la cause de la répugnance que tout homme éprouverait à mal faire, même indépendamment des maximes de l'éducation (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1755).
Quelle est la nature de la conscience morale ?
La conscience morale est forgée par la société
La conscience morale paraît dépendre d'une éducation qui la constitue. Le sociologue Durkheim a ainsi montré que les idées de bien et de mal sont liées aux valeurs morales que nous a transmises notre milieu social. La conscience morale serait donc impersonnelle. Elle n'a de réalité que parce qu'elle repose sur une conscience sociale enracinée dans des traditions, dans une histoire, et entretenue par des institutions et des acteurs sociaux tels que la famille ou les professeurs (Émile Durkheim, L'Éducation morale, 1902-1903).
La conscience morale suppose la responsabilité individuelle
Cette dimension sociale de la conscience morale est une réalité. Mais elle ne suffit pas à la définir entièrement car elle néglige la part de responsabilité et de liberté qui