Boite à outils sémiologie
Le tableau Forme, Signification, Contexte impose implicitement une lecture, de la forme vers le contexte. Disons d'emblée qu'il n'y a pas d'obstacle théorique à en modifier l'ordre. L'essentiel est de ne pas perdre en cours de route l'une des 3 dimensions... ce qui se passe, d'ailleurs très naturellement, lorsqu'aucune méthode de lecture de l'image est proposée: on en reste généralement à la signification, aux "contenus" et on est vite amené à produire un débat d'opinions, souvent sur-interprétatif.
Traiter de ces 3 dimensions est essentiel. L'ordre proposé offre l'avantage indéniable d'objectiver, donc de relativiser, un certain nombre d'éléments. L'analyse de la forme se prête bien au partage d'observations communes sur une même image, pour autant que l'on possède un lexique adéquat. L'analyse de la signification, de ce point de vue, est souvent plus problématique (connotation, narration) en raison de la multiplicité des points de vues et des regards personnels. Quant aux éléments se rapportant au contexte, les décliner suppose le plus souvent l'examen d'autres documents que l'image en question, parfois difficiles à réunir. Interprétation
Interpréter une image, communiquer quelque chose à son propos, de manière partageable avec d'autres, c'est procéder à l'examen attentif de ces 3 dimensions.
Au terme de l'analyse, si l'on peut dire que La Chute d'Icare est pour Bruegel le "[...] prétexte à mettre en scène la vanité de ceux qui voguent vers le nouveau monde, vers ce qu'il croient être une nouvelle lumière.", c'est aussi que l'on s'est fondé sur l'examen de la forme (place d'Icare dans le tableau), de la signification (premier plan occupé par des activités terriennes), et du contexte (vision individuelle d'un peintre du XVI e siècle).
Dans la relation pédagogique, cet examen ne doit pas forcément être explicite. La séquence pédagogique sur Le baiser de Doisneau montre comment un jeu de questions-réponses en classe permet de dégager