Caracalla
Cela dit, il est vrai que pour se payer la tête dudit Caracalla, était sans doute plus prudent d'attendre sa disparition, car cet empereur n'était pas, à proprement parler, doté d'un sens de l'humour très développé.
Ses biographes prétendent pourtant que, jusqu'à son adolescence, ce fut le plus charmant bambin du monde, enjoué et tout. Ce n'est qu'avec le bouillonnement des hormones de l'adolescence que lui vinrent, pêle-mêle, un goût marqué pour la vie militaire, une admiration maniaque pour Alexandre le Grand, une grande indifférence à l'égard du beau sexe, un amour maternel exclusif, et surtout une insatiable cruauté.
Quant à sa haine pour son frère cadet Geta, il la nourrissait depuis le berceau, ou presque, et son frangin la lui rendait bien. Cette aversion réciproque était à ce point inexpiable qu'elle ne pouvait se conclure que par un fratricide.
Tout d'abord, à la mort de Septime Sévère (211), les soldats, qui voulaient que le testament de l'empereur défunt fût respecté, obligèrent les deux frères ennemis à régner conjointement. Mais une fois la paix revenue, l'armée démobilisée et la famille impériale de retour à Rome, l'inéluctable affrontement ne put plus être évité. Un jour que leur mère, une fois de plus, tentait de réconcilier les deux frangins, Caracalla se jeta sur Geta (si j'ose dire) et lui enfonça son glaive dans la gorge.
Après le meurtre de son frère, Caracalla se livra à une