Cararca
1) On associe en général la logique de l’argumentation (convaincre) au genre de l’essai
Idée directrice
Il s’agit de démontrer l’effi cacité de l’essai pour « convaincre ».
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Arguments et exemples
● L’essai, ou texte d’idées, permet généralement de développer des démonstrations explicites en vue de soutenir une thèse, une opinion, une prise de position
: Montesquieu dans L’Esprit des lois (texte D), analyse les différents types de gouvernement, il compare la monarchie à la démocratie et explique pourquoi il lui semble que la monarchie est plus durable que la démocratie ; il utilise pour cela des exemples historiques et défi nit la diffi cile notion de « vertu ».
● L’essai permet aussi de prendre position dans un débat : le raisonnement concessif permet d’envisager les contre-arguments et de les écarter, ou encore, en les devançant, de réduire toute éventuelle réfutation, et d’étayer ainsi la thèse soutenue : c’est ce que fait Diderot dès le début de son article
« Autorité politique» (voir p. 111).
● Plus encore, l’essai permet de déployer une véritable stratégie argumentative
: ainsi Diderot, dans ce même article, utilise très adroitement les thèses de l’adversaire (ici les partisans de la monarchie absolue de droit divin) pour les retourner contre lui ; on peut en donner la reformulation suivante : selon la religion, le seul maître absolu est Dieu et il ne communique ses droits à personne. Comme il est nécessaire « pour le maintien de la société que les hommes établissent entre eux un ordre de subordination » il permet « qu’ils obéissent à l’un deux », le roi. Mais celui-ci ne doit pas s’arroger les droits du Créateur, et si les hommes se soumettent au roi comme s’il était Dieu, ce serait-là « le véritable crime de l’idolâtrie ». Les véritables croyants ne peuvent donc se soumettre totalement à un homme, même s’il est roi. l L’essai permet donc de développer un point de vue, d’étayer sa position et