Commentaire composé - la vie devant soit
I. Une scène d’humour noir
a. La situation est des plus incongrues : ce n’est pas une infirmière mais un toxicomane qui vient régulièrement faire sa piqûre à Madame Rosa, et il se trompe d’ampoule, lui injectant sa propre héroïne, au risque de susciter une overdose. Montrez que le personnage du Mahoute est évoqué de façon comique. La mise en danger de Madame Rosa est provoquée par l’inconséquence du personnage bizarrement nommé le Mahoute. Dans cette scène, non seulement il se trompe d’ampoule, mais en plus il utilise par erreur « la ration d’héroïne qu’il se réservait pour le jour où il aurait fini sa désintoxication » (l. 101-102) ! Cet énoncé absurde permet de prendre la mesure de la mauvaise foi du Mahoute ainsi que de l’ironie du narrateur.
b. Faire rire avec un sujet aussi sinistre que l’héroïne relève bien de l’humour noir. Montrez-le en vous fondant sur quelques citations qui illustrent ce registre. Le narrateur décrit l’effet de la drogue sur Madame Rosa en utilisant le champ lexical de l’euphorie et des tours superlatifs : « aussi enchantée », « prise de bonheur », « tellement elle était au ciel » (l. 107). Alors que la vieille dame déjà mal en point risque l’overdose, la naïveté de ces expressions fait sourire et relève bien de l’humour noir.
II. Une diatribe contre la drogue
a. Momo ne fait preuve d’aucune fascination à l’égard de la drogue et se refuse à « héroïser l’héroïne ». La drogue fait platement partie de son paysage social, et il utilise le vocabulaire des « initiés ». Présentez ce lexique en relevant les termes utilisés. Comme en témoigne son vocabulaire d’initié (« sucré », « la Marie », « piquouse ») la drogue fait platement partie de son paysage social : « Le nombre des mecs qui ont voulu me faire ma première piquouse, c’est pas croyable » dit-il un peu plus loin (l. 129-130).
b. Il est peu séduit par la mythologie romantique de la marginalité et de la révolte souvent associée à la drogue. Mettez en évidence sa