Commentaire de l'allocution de mitterrand 29 mars 1993
« C’est donc au chef de l’Etat … que doit procéder le pouvoir exécutif … à lui la mission de nommer les ministres et d’abord le Premier, qui devra diriger la politique et le travail du gouvernement. » Le général de Gaule en prononçant ceci lors de son discours de Bayeux du 16 juin 1946 ne pensait pas à une éventuelle période de cohabitation et aux difficultés que cela engendrerait pour les relations président/premier ministre. François Mitterrand a prononcé cette allocution le 29 mars 1993 au lendemain de l’écrasante victoire des partis de droite aux législative. On entre alors en période de cohabitation, la deuxième depuis le début de la 5e république. La première date de 1986, elle opposait François Mitterrand, quatrième président de la 5e république et le premier appartenant à la gauche à Jacques Chirac. Cette cohabitation marque en quelque sorte la mise en place d’une coutume constitutionnelle puisque dans pour ce type de situation, le texte constitutionnel avait seulement posé les grands principes mais la pratique restait à être définie sur le terrain. Ce texte nous donne la position de François Mitterrand par rapport à la cohabitation. Ayant déjà vécu une période équivalente entre 1986 et 1988, on peut imaginer qu’il prévoit certaines modifications, qu’il ait cette fois ci une vision différente. D’autre part, il nous permet d’étudier plus généralement les rapports entre le président de la République et le premier ministre dans ce genre de situation ainsi que de comprendre le rôle de la pratique dans la mise en place et l’évolution de ces rapports. En effet, Mitterrand promet en quelque sorte de respecter les attributions que lui confie la constitution de 1958 et qu’il s’en remet au premier ministre pour ce qui est de conduire la politique de la nation. De plus, il précise bien qu’il va choisir ce nouveau premier ministre en respectant la couleur politique de la majorité