Commentaire la tirade du Cid
ECPLICATION DE TEXTE
ACTE I SCENE 6, LE MONOLOGUE DE RODRIGUE
André Malraux disait, « l’œuvre d ‘art surgit dans son temps et de son temps, mais elle devient œuvre d’art par ce qui lui échappe. » Cette citation du grand écrivain et éternel ministre de la culture s’applique parfaitement au « Cid » de Pierre Corneille. En effet, bien que fortement décriée a l’époque de sa sortie, la tragi-comédie du « Cid » est aujourd’hui considérée un modèle du genre. Qui plus est, le dilemme auquel Rodrigue fait face dans son fameux monologue a donné lieu à l’expression, aujourd’hui encore usitée de Dilemme Cornélien. Effectivement, ce dilemme implique la notion d’un choix impossible entre deux valeurs cardinales; l’amour et le devoir, la passion et l’honneur. Le devoir est ici représenté par l’honneur familial de Rodrigue, par la nécessitée de laver dans le sang l’affront essuyé par Don Diegue de la main du Comte et donc de perdre l’amour de Chimène. L’amour, lui, est représenté par la brulante passion consumant nos deux amants, Rodrigue et Chimène. Il est intéressant de voir comment ce monologue est composé de stances comportant une idée par strophe. Tout d’abord l’expression de la stupeur, puis la mise en place du dilemme et enfin, la réalisation finale d’une mort inéluctable mais honorable.
Des le début de ce monologue, nous voyons Rodrigue en proie à deux sentiments contradictoires s’affrontant en son sein tels deux frères ennemis se livrant une lutte sans merci. Dans la première strophe, nous sommes tout de suite interpellés par la détresse de Rodrigue à travers une série d’appositions : « Percé » v. 291, « Misérable vengeur » v. 293, «malheureux objet » v. 294 qui le désignent et sont caractéristiques de son mal. De plus, l’usage de la métaphore filée du coup mortel « Percé jusques au fond du cœur », « atteinte », « mortelle » v. 292, abattue » v. 295, « coup qui me tue » v. 296, combinée aux adjectifs du pathos « misérable » et « malheureux » met