Commentaire littéraire : Le pain, Francis Ponge, Le parti pris des choses

Francis Ponge est un poète français du XXème siècle. En 1942, il publie un recueil de poèmes en prose dont l'objectif est de rendre compte de la beauté des objets du quotidien : Le parti pris des choses. Dans son poème Le pain, Francis Ponge évoque de manière réaliste l'aspect physique d'un élément du quotidien : le pain.
Nous allons voir, par la suite, comment, à partir d'un élément du quotidien tel que le pain, l'auteur s'amuse à faire semblant de le décrire de façon objective et analytique, tout en le comparant métaphoriquement à un élément de la création du monde.
Nous aborderons tout d'abord le réalisme de l'évocation, ensuite le microcosme formé autour du pain et enfin l'évocation de la création.

Le titre du poème « Le pain » désigne très vite l'objet de l'étude et de l'écriture ; l'emploi du pronom personnel « le » contribue à le présenter comme familier et connu par le lecteur. Dans ce poème, Francis Ponge utilise le temps de l'indicatif ; celui-ci sert à rendre apparemment concrète la description d'un élément du quotidien prosaïque et d'usage courant : le pain. En effet, la description se veut, ici, objective et scientifique : l'usage du temps présent est en général utilisé pour évoquer des choses qui s'inscrivent dans un temps universel. L'auteur s'emploie à imiter le procédé d'une description stylistique objective, bien qu'il recourt à des métaphores telle que « Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie (…) » (ligne 8) pour rendre plus éloquent son hommage à une denrée alimentaire dont l'histoire est séculaire et a traversé les siècles. Tout au long de son poème, l'écrivain s'amuse à alterner des éléments d'écriture à la fois lyriques et poétiques et d'autres nettement plus concert, surtout en ce qui concerne la matière même de l'objet : « durcissement », « mollesse ignoble », « pain rassit », « masse », « bouche », « objet de consommation ». Dans la dernière