Victor Hugo choisit le personnage de Gavroche, un gamin des rues de Paris plein de vitalité, pour incarner la vision qu'il en a. C'est donc un tout jeune enfant qui le représente de manière positive et touchante puisqu'il semble être là « pour l'encouragement de tous », avec un « aiguillon », « sa misère » et « sa joie » qui lui donnent « des ailes ». Son comportement comme ses paroles sont donc représentatifs du peuple des « Misérables » qu'il incarne. Ce qui est mis en avant tout d'abord, c'est sa joyeuse vitalité, son enthousiasme, perceptibles dans « le mouvement perpétuel », « la clameur perpétuelle » qui l'animent. La répétition de l'adjectif « perpétuel », tout comme la longue énumération de verbes d'action (de « Il gênait les flâneurs […] » à « […] l'immense Coche révolutionnaire. » ), insistent sur son activité extraordinaire, incessante et communicative : « […] il ranimait les fatigués […] mettait les uns en gaieté, les autres en haleine […] tous en mouvement, piquait un étudiant, mordait un ouvrier ; se posait, s'arrêtait, repartait, volait au-dessus du tumulte et de l'effort, sautait de ceux-ci à ceux-là, murmurait, bourdonnait, et harcelait tout l'attelage ; mouche de l'immense Coche révolutionnaire. » La référence à « l'ouvrier », comme à « l'étudiant », souligne que le peuple présent sur ces barricades est composé de classes sociales différentes. La métaphore finale de la « mouche du Coche », qui fait allusion à la célèbre fable de La Fontaine « Le Coche et la Mouche », savamment filée depuis le début du passage avec les termes « envolé », « aiguillon », « ailes », « piquait », « volait, « bourdonnait », « harcelait », met en évidence la redoutable efficacité de l'enfant qui, à lui seul, joue un rôle de premier plan dans cette révolution en marche d'une grande ampleur. Si on le voit à l'œuvre, on entend aussi sa voix, rapportée au discours direct (de « Hardi ! […] » à « […] une porte vitrée. » ). Sa « clameur », est illustrée par ses paroles