Commerce
Commerce international : le nouvel ordre des plus forts
L’HEURE o Ù tout un chacun admet, pour s’en féliciter ou le regretter, que l’on est entré dans l’ère de la globalisation des échanges, force est de constater que tous les continents n’y entrent pas à la même vitesse et surtout que l’Afrique apparaît pour l’heure très à la marge de ce processus, présenté par l’ensemble des institutions internationales comme LA voie du développement. Avec plus de 10 % de la population mondiale, les pays d’Afrique subsaharienne, qui assuraient 3,5 % du commerce mondial en 1980, n’en assurent plus qu’a peine 1,5 % en 1995. Sur la même période, le volume des échanges internationaux de marchandises était multiplié par 2,5, alors que les exportations africaines régressaient de 6 % et les importations croissaient de 16 %. U n mouvement d’une telle ampleur qu’il fait largement douter de la pertinence d’une réponse strictement libérale pour assurer les bases du développement en Afrique et interroge sur la volonté et la capacité des aides au développement à s’inscrire dans un projet négocié avec les Africains.
A
Les quatre cinquièmes de la planète spoliés de la production et des échanges
Le commerce mondial a connu au cours des quinze dernières années des taux de croissance spectaculaires, bien supérieurs à la croissance de la production de biens et de services. Autrement dit, l’internationalisation des échanges progresse très sensiblement. En valeur, les exportations mondiales de marchandises sont ainsi passées de deux mille milliards de dollars en 1980 à plus de cinq mille milliards de dollars en 1995 (1) (dollars courants). Les exportations de services s’élèvent désormais à 1 300 milliards de dollars. Dans la période qui a suivie la deuxième guerre mondiale, la croissance des échanges internationaux était à peine plus élevée
( 1 ) Source : Rapport sur le développeinem dans le moiide, Banque mondiale, 1997.
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