Communication
L'actuelle crise est due à une insuffisance de communication à Madagascar. Telle est la perception générale des acteurs autres que politiques sur la situation 2009. Cette réflexion nous interpelle de deux points de vue : le passage du primat sociologique à la dimension communicationnelle et l’enchaînement épistémologique de phénomènes pratiques avec une interrogation académique sur la communication. Cette crise est en effet considérée comme la traduction d’une soif de changement social que perçoit le malgache depuis son accès à l’indépendance et qui se manifeste par des mouvements de rue sur des intervalles de moins en moins long (1971-72, 1975-76, 1991, 2002, et fin 2008). Les dirigeants portés au pouvoir par ces différents mouvements représentaient l’espoir de cette marche vers le changement, selon les écrits médiatiques. Et ces repères informationnels ont été les médiateurs de la construction de ces élans populaires autant qu’ils en sont devenus les supports de l’explosion de mécontentement qui s’ensuivait. Février 2009, pourquoi la manifestation populaire a généré une crise profonde qui remet en question des valeurs repères du malgache comme le fihavanana et le pacifisme alors même qu’en matière d’information, la dimension quantitative des moyens d’expression a été remarquable : les communications traditionnelles se conjuguaient avec les médias classiques et ceux interactifs ont permis d’élargir l’espace îlien ? Et la réflexion en est venue aux enjeux de la qualité et du rôle des informations disponibles. La réapparition de bâillonnement de presse devrait être, et sans que cela n’enlève en rien au caractère choquant de l’acte, un indice d’une interpellation des pratiques médiatiques dans l’espace public malgache actuel et asseoir un débat sur une nécessaire émergence de la communication face au journalisme. Une logique de formation