Corrigé : doit-on se résigner au matérialisme ?
Analyse du sujet : Remarque générale : il est impératif de remonter jusqu’au débat philosophique sur la matière et l’esprit car il ne faudrait pas en rester à l’analyse du sens le plus « vulgaire » du « matérialisme ». Analyse des termes : . Le matérialisme : on dit couramment d’une personne qu’elle est « matérialiste » lorsqu’elle semble ne s’intéresser qu’à des biens matériels. Il s’agirait donc d’un attachement aux « choses » que l’on peut posséder et accumuler « concrètement », et qui permettent de « matérialiser » une certaine richesse. Le matérialisme serait ainsi une façon de privilégier « l’avoir » sur « l’être ». Mais il peut désigner aussi une préférence marquée pour tout ce qui nourrit et satisfait le corps plutôt que l’esprit. Dès lors, être « bassement matérialiste » signifie que l’on est incapable de s’élever à des préoccupations « plus hautes » et plus dignes de l’esprit humain.
Du point de vue philosophique, on appelle « matérialisme » la thèse selon laquelle il n’y a de réalité que matérielle. Le matérialisme affirme donc que tout ce qui ne peut relever ou être « réduit » à de la matière n’existe pas. Il s’oppose ainsi aux thèses qui affirment l’existence d’un autre principe que la matière et irréductible à elle, « l’esprit ». Le matérialisme s’oppose donc au dualisme pour qui le réel ne peut être expliqué qu’à l’aide des principes que sont la matière et l’esprit et, d’autre part, à « l’immatérialisme » ou « idéalisme » , lequel soutient que c’est l’esprit qui, à lui seul, constitue toute la réalité.
Il existe un lien entre le sens courant du matérialisme et son sens philosophique dans la mesure où l’attitude matérialiste, par l’importance qu’elle accorde à ce qui est matériel, rejoint l’idée que c’est là tout ce qui constitue le réel. On peut alors se demander si une telle attitude ne serait pas amenée à se généraliser si la thèse matérialiste s’avérait l’emporter